Suite aux manifestations du mouvement du 5 juin 2020, organisées par le rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), la CEDEAO ayant compris la gravité de la situation a envoyé une mission pour prendre contact avec les parties en désaccord et comprendre ce qui se passe.
Après avoir rencontré toutes les parties en désaccord, les missionnaires ont proposé un cadre de propositions de sortie de crise apprécié de différentes manières selon que l’on est d’un côté ou de l’autre. Le cadre proposé par la CEDEAO appelle le gouvernement du Mali à reconsidérer les résultats de toutes les circonscriptions ayant fait l’objet de contestation et d’organiser de nouvelles élections dans les dites circonscriptions. La CEDEAO a également proposé la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.
Aux primes à bord elle a invité le président d’IBK à aller au dialogue avec le M5-RFP dans la mesure où il y a une certaine légitimité dans leurs revendications. Ces propositions ont été appuyées par les Nations Unies et les présidents du G5-Sahel y compris la France. C’est dans le cadre de ces rencontres que l’imam Mohamed a été reçu le samedi par IBK. Au lieu de parler réellement des solutions pour une sortie de crise, IBK a voulu corrompre l’imam Dicko afin de le détacher du reste du regroupement du M5-RFP. La révélation a été faite par le journal challenger N°1455 AN19 du 06/07/2020 le vendredi 3 juillet 2020, lorsque les familles fondatrices de Bamako ont invité l’imam Mahmoud Dicko à leur rendre visite. En compagnie de ses collaborateurs, le dignitaire religieux a répondu à l’appel selon la page Facebook de la coordination des mouvements et associations des sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS). Voici un extrait des propos tenus par l’imam Mahmoud Dicko devant les notabilités de Bamako : « j’ai rencontré le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita dès son retour de Nouakchott. Le président IBK m’a demandé d’abandonner la lutte, de quitter le M5-RFP. Et il m’a proposé des départements ministériels et autres privilèges. J’ai refusé en lui disant qu’il ne s’agit pas d’une question de départements ministériels ou de privilèges. Je ne suis ni intéressé par des postes ministériels ni de privilèges : je resterai Imam et qu’il s’agit du Mali a-t-il précisé. IBK m’a dit que c’est par estime pour moi (imam) qu’il n’a pas encore formé son gouvernement et non parce que le M5-RFP fait des manifestations. En termes clairs, IBK n’a toujours pas compris son peuple ». Toujours selon la page Facebook, les familles fondatrices souhaitent se joindre à l’imam Dicko et au M5-FRP pour parler à IBK. Entendra-t-il raison ? Le président IBK est plutôt dans une stratégie de détacher l’imam Dicko du M5-RFP, dans le but de le discréditer et de faire voler en éclat ledit Mouvement. Alors cela veut-il dire que l’escalade va-t-elle continuer du fait qu’IBK veut rester dans une logique de dialogue de sourds ?
Seydou DIARRA