Une rencontre de haut niveau sur la gestion de la crise de l’école malienne a regroupé, ce samedi 11 mai 2019, les forces vives de la nation, les acteurs et partenaires sociaux de l’école autour du Premier ministre, le Dr Boubou CISSE. Initialement prévue au CICB, cette rencontre en format réduit a eu finalement lieu à la Primature en absence de vrais protagonistes, à savoir les enseignants.
Pour sauver l’année scolaire 2018-2019, le Conseil des ministres de ce mercredi 8 mai a décidé de la tenue d’une rencontre de crise de haut niveau sur l’école, ce samedi 11 mai. Le PM avait à ses côtés, le médiateur de la république Baba Hakhib HAÏDARA.
Le Premier ministre, chef du gouvernement, Boubou CISSE, à l’entame de ses propos, a remercié l’ensemble des participants pour avoir répondu à son appel afin de trouver des solutions pertinentes pour sauver l’école malienne. Dans sa déclaration introductive, le Premier ministre a tenu à rappeler aux uns et aux autres qu’il faille que chacun mette le Mali au-dessus de toutes les préoccupations. Il fera appel aux ressorts culturels de la nation malienne et à la conscience collective de l’ensemble des acteurs. « Je pense que chacun ici est conscient que notre pays, notre cher Mali, traverse une zone de turbulence. C’est une période pendant laquelle certains faits et gestes pourraient faire douter de la solidité du Mali en tant qu’État, même en tant qu’État-nation », a-t-il dit. Enfin, le chef du gouvernement a appelé les uns et les autres au sens élevé du patriotisme pour sortir de cette crise qui perdure.
Aux termes des échanges, les participants ont convenu de la mise place d’une commission de conciliation, afin d’accélérer les négociations avec les syndicats enseignants pour une sortie de crise et pour que l’école puisse reprendre rapidement. De même, il s’agit également de mettre en place une commission de bons offices pour que nous revenions à nos fondamentaux, à nos valeurs qui ont fondé ce pays-là.
À l’issue de la rencontre, le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions, Porte-parole du Gouvernement, Yaya SANGARE, a fait savoir que cette rencontre a été convoquée suite à différents préavis de grèves de certains syndicats de l’éducation. Il a indiqué que des négociations ont été entreprises par le gouvernement et les différents acteurs de l’éducation pour que ‘’nous n’assistions pas à une année blanche qui plane au-dessus de nos têtes’’.
« Il y a eu des efforts qui ont été consentis par le gouvernement pour apaiser le front au niveau de l’école malienne. Tous les acteurs se sont impliqués y compris les syndicats qui ont posé des points de revendications. Il a été constaté que sur les 10 points de revendication, 7 ont trouvé des points d’accord et 3 points de désaccord. Notamment, la prime de logement ; les indemnités des frais de correction des concours et examens et également le cas sur les enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales qui devraient bénéficier des avantages liés aux postes au niveau des services centraux de l’État. Je pense qu’avec l’évolution des négociations, nous pouvons dire qu’il y a des avancées significatives à ce niveau », a expliqué le ministre Yaya SANGARE.
Toujours selon le porte-parole du gouvernement, il y a des avancées significatives atour des points de blocage, car le médiateur s’est employé à négocier avec les syndicats. Selon lui, les revendications faites aujourd’hui par les syndicats enseignants relèvent de leur droit.
« Chacun cherche à améliorer ses conditions de vie et de travail », a-t-il reconnu.
Aussi, dit-il, l’État également a fait des efforts qui doivent être reconnus. « Nous pouvons dire que des points de blocage sont en train d’être levés parce que le gouvernement a montré sa bonne volonté aller au dialogue ; le gouvernement s’est dit ouvert à toute forme de négociation, pourvu que ces revendications dans le seul cadre de la loi et de la soutenabilité budgétaire de l’Etat », a-t-il expliqué.
À en croire le ministre porte-parole, il s’agit pour le gouvernement de reverser cette question de revendications des enseignants dans un contexte de crise auxquelles le pays fait face.
« Aujourd’hui, avec l’implication de tous les acteurs, y compris l’association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), l’AMS-UNEEM, les leaders religieux, les familles fondatrices de Bamako, nous sommes en train d’aller à une entente qui pourra certainement faire en sorte que nous puissions sauver, non seulement l’année en cours, mais aussi l’école malienne », a-t-il rassuré.
Pour sa part, le ministre de l’Éducation nationale, le Dr Témoré TIOULENTA, s’est voulu également rassurant.
« Je pense qu’il n’y aura plus de blocage, parce qu’il y a des pistes que nous avons ensemble. Mais il faut les affiner pour que ce qui sera convenu soit soutenable pour le budget d’Etat et acceptable par les syndicats et dans le sens du retour à l’école pour le bonheur du peuple malien », a-t-il dit.
Notons que les débats se déroulés sous l’œil vigilant du Médiateur de la république qui est désormais chargé de réunir les différents acteurs de la crise afin de sauver l’école malienne d’une année blanche. Aussitôt après la rencontre avec le Premier ministre, le médiateur Baba Hakhib HAÏDARA a rencontré à huis clos certains acteurs clés. La prochaine étape sera consacrée à la rencontre avec les syndicats des enseignants afin d’accorder les violons pour permettre aux enfants de reprendre le chemin de l’école au plus vite.
Par Abdoulaye OUATTARA