« Le gouvernement s’attachera aussi à obtenir une trêve globale (politique, syndicale, sociale) afin de créer un climat d’apaisement, de sérénité et de confiance mutuelle », avait annoncé le premier ministre Choguel Kokalla Maïga lors de son premier conseil de Cabinet tenu le dimanche dernier. Eh oui, il a déjà entamé les démarches de cette trêve. Après la classe politique à qui il a promis une gestion consensuelle de la transition, le premier ministre a rencontré les syndicalistes pour non seulement solliciter leur accompagnement pour la réussite de la Transition mais leur demander une trêve concernant leurs revendications.
Nécessité de la trêve sociale
Les grèves multiples et intempestives font partie de l’échec du gouvernement de Moctar Ouane. En plus de la crise sécuritaire, le Mali est également confronté à une crise économique. L’État ne peut donc pas répondre favorablement à toutes les revendications syndicales bien qu’elles sont légitimes. Pour la réussite de la Transition, il faut donc une trêve sociale. C’est pourquoi le colonel Assimi Goïta, lors de son investiture en tant que président de la Transition, a insisté sur la nécessité de la trêve. « L’amélioration de vie des Maliens sera un souci constant pour le nouveau gouvernement à venir. Elle sera recherchée de façon intelligente pour ne pas fragiliser l’équilibre budgétaire et ne pas compromettre les investissements. Ainsi, je vais demander au nouveau gouvernement qui sera mis en place, d’engager un dialogue franc et sincère avec l’ensemble des syndicats pour une résolution durable de la crise actuelle », a laissé entendre le colonel Assimi Goïta. Depuis sa nomination, le premier ministre a aussi promis d’obtenir ce consensus, surtout la trêve à tous les niveaux.
Des arguments pour convaincre les syndicalistes
Le premier ministre Choguel Kokalla Maïga a plusieurs arguments pour pouvoir convaincre les syndicalistes et obtenir la trêve sociale. Le premier argument, c’est la réduction, par les autorités transitoires, du train de vie de l’État. En effet, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta a réduit le train de vie de l’État. Il a d’ailleurs renoncé aux 2/3 de ses fonds de souveraineté. Le premier ministre ainsi les membres de son gouvernement imiteront le pas du colonel Assimi Goïta. « La réduction du train de vie de l’Etat, dont la mise en œuvre a commencé par l’exemple donné par le Président de la Transition lui-même qui a décidé, de façon libre et volontaire de renoncer aux 2/3 de ses fonds de souveraineté sera généralisée. Le Premier ministre et tous les responsables suivront l’exemple. D’autres initiatives de plus grandes envergures seront prises en vue de réaliser des économies substantielles qui seront utilisées pour soutenir des secteurs sociaux prioritaires à déterminer suivant les orientations du Chef de l’État », a déclaré le premier ministre lors de son conseil de cabinet.
Dr Choguel Kokalla Maïga peut donc se servir de ces arguments pour convaincre les syndicalistes sur la nécessité d’une trêve sociale, en tout cas pour le reste de la période transitoire. S’il explique clairement la situation économique du pays et demande humblement la clémence de l’UNTM, on peut espérer une trêve sociale dans les jours à venir.
En tout cas, selon la primature, cette initiative du Premier ministre qui a été appréciée à sa juste valeur par la principale centrale syndicale du pays aura permis des échanges directs entre le Chef du gouvernement et les leaders syndicaux.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays- Mali