Le premier ministre, a remis le vendredi 15 mai dernier sa lettre de démission au président de la transition. Aussitôt Moctar Ouane a été reconduit et il est chargé de former un nouveau gouvernement. Au micro, les Maliens se prononcent. Ousmane Samaké sexagénaire et marabout de son état pense que ce remaniement est une manière de partage de gâteau car le moment n’est pas propice pour changer le gouvernement surtout lorsqu’il intervient sous la pression de certains groupes d’individus. Ces derniers sevrés de l’argent public veulent à tout prix revenir. Lorsqu’ils seront acceptés, c’est comme si les maigres ressources du pays seront partagées’’. Un même son de cloche chez Mariam Traoré ‘’la transition a une mission bien déterminée celle de l’organisation des élections et la réalisation des reformes. Un gouvernement remanié prendra du temps pour se familiariser des dossiers alors qu’il ne reste que 10 mois du terme de la transition. Je pense que cette démission du gouvernement est juste une opportunité d’intégrer les hommes politiques qui depuis le coup d’état sont en train de torpiller les autorités de la transition. Ils ne veulent pas rester à l’écart de pouvoir voire des ressources de l’Etat. A ce stade la transition risque d’être allongée car ceux qui vont intégrer demanderont un prolongement’’.
Si certains regardent avec un mauvais œil ce remaniement, d’autres estiment qu’il est plus que nécessaire de former un gouvernement de large ouverture. Aboubacar Diarra mécanicien ‘’je pense que la formation d’un gouvernement de large ouverture est souhaitable. Cela permettra de résoudre la crise de frustration que beaucoup traversent surtout le M5 –RFP qui pense que leur victoire a été confisquée. C’est une opportunité pour former un gouvernement qui sera accepté de plusieurs personnes.’’ Pour Nana Mariko secrétaire de formation ‘’j’apprécie ce changement de gouvernement car certains avaient du mal à remplir leur devoir. C’est une occasion de les remplacer pour la bonne marche de la transition qui est tant souhaitée par plus d’un. Je ne peux que demander au premier ministre de choisir des hommes valables qui sont soucieux de l’avenir de Mali.’’
Au regard de l’avis des uns et des autres, la nécessité de former un gouvernement de consensus et qui sera accepté par plusieurs personnes se pose. Il ne reste qu’à demander au premier ministre de choisir des hommes qui peuvent mettre en œuvre des stratégies pouvant permettre de réussir la transition.
Bissidi Simpara