On en parlait pendant longtemps sur la toile mauritanienne. Finalement, le remaniement ministériel tant attendu a eu lieu le mardi 30 octobre 2018. À cette occasion, le président Abdelaziz, dans l’optique de nourrir ses ambitions politiques à venir, a priorisé l’occupation de certains postes-clés du gouvernement par les hommes favorables à son camp.
Suite à plusieurs semaines d’attente et de patience, le gouvernement de la Mauritanie vient d’être remanié par le chef d’État. En effet, le président Abdelaziz a profité de cette occasion pour placer ses hommes fidèles aux postes clés des différents portefeuilles ministériels. Ceci, pour l’atteinte des objectifs qu’il s’était fixés. En vue de la présidentielle de 2019, Abdelaziz ébauche, d’ores et déjà, le plan de renforcement de son clan au lendemain des élections législatives et locales et suite à la réélection de Cheick Ould Baya à la présidence de l’Assemblée nationale, le 8 octobre passé.
Le présent remaniement a nécessité la nomination du chef d’état-major Mohamed Ould Ghazouani au portefeuille ministériel de la Défense. Pour ce qui est du cas de Sidi Mohamed Ould Maham non moins président de l’Union pour la République (UPR), parti au pouvoir, il est propulsé au poste de porte-parole gouvernemental. Il convient de retenir que le Premier ministre sortant, Yahya Ould Hademine, qui est un autre proche du président de la République, devient, par ailleurs, le ministre d’État chargé des missions. Poste qui, selon certains, a été spécialement créé pour lui où il est même considéré comme un « vice-Premier ministre ».
Suivant les analyses faites sur base des données actuelles, ces différentes personnalités sont toutes nommées pour succéder au président Mohamed Ould Abdelaziz, à l’horizon 2019. Lequel s’est engagé face à son peuple de ne pas tripatouiller la constitution mauritanienne uniquement pour briguer un troisième mandat.
À la veille de ce remaniement, le patron de la Société industrielle et minière (SNIM), Mohamed Salem Ould Béchir, qui était aussi pointé du doigt dans cette affaire de remaniement, avait suppléé Ould Hademine à la tête du gouvernement. Lundi 29 octobre courant, l’opposant Boydiel Ould Houmeida a, après avoir longuement discuté avec le président Abdel Aziz, dissous son parti pour rejoindre le camp de l’UPR qui est le parti majoritaire au pouvoir. Preuve qui authentifie que le président Bouteflika parvient à renforcer de plus en plus ses camps.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays