Le président de la Transition du Mali, Bah N’Daou s’est rendu à Paris le mardi dernier. Il a succédé à d’autres présidents, tous du Groupe 5 du Sahel. Officiellement, c’est pour préparer le sommet du G5 Sahel qui aura lieu à N’Djamena au Tchad en février prochain.
Qu’est ce que le président français, Emmanuel Macron peut encore vouloir dire qu’il n’a pas dit à Pau au premier trimestre de l’année 2020 ? C’est tout simplement une manœuvre de l’Etat français qui est en gestation. La France va tout essayer pour rester dans le Sahel. Même la volonté de dégraissement des troupes de l’opération Barkhane ressemble à une intimidation, un sondage des autorités des pays du Sahel. L’intimidation et la corruption seraient le mode opératoire de domination de la France en Afrique. Si l’Elysée ne sait ce qu’il peut gagner concrètement au Mali, il sait par contre ce qu’il peut perdre. Pour ne pas se faire doubler par la Russie, la Turquie et surtout la Chine déjà présente sur le continent et avec force. Le président de la Transition du Mali comprendra-t-il que la France entend arriver à ses faims à savoir, faire mains basses sur les ressources de nos pays. Il y va de la survie de notre ancien colonisateur. La France manque de tout : ressources minières et énergétiques. Elle a besoin aussi de déboucher pour écouler ses produits manufacturés. La France a plus besoin de l’Afrique, de ses anciennes colonies. Les dirigeants africains, dont ceux du G5 Sahel, comprendront suffisamment qu’il faut traiter d’égale à égale avec la France ? S’ils pensent un tout petit peu au développement de leur pays, le pays doit s’émanciper du joug de l’ancien dominateur. Bah N’Daou doit rester sur sa ligne, celle du début de son mandat de la Transition. Il doit ‘’écouter son peuple’’ qui ne donne pas un blanc seing à la France.
Drissa T. SANGARE