Il nous est revenu que lorsqu’il dirigeait la Sécurité d’Etat, des agents de cette structure ont été formés en Israël, quand bien même les autorités maliennes depuis sous Moussa Traoré en passant par Alpha et ATT jusqu’à ce jour, ont toujours rejeté les relations diplomatiques avec ce pays. Aujourd’hui, alors que le pays souffre au plus fort de son existence, c’est la relance des relations avec Israël qui est mise sur la table, avec son corollaire d’attaques djihadistes et de révolte de la communauté musulmane. Quelle mouche a piqué IBK et SBM ?
Le Premier ministre du Mali, Soumeylou Boubèye Maiga est attendu en Israël pour une visite officielle, sensée ” relancer les relations diplomatiques rompues ” entre ces deux pays depuis 1973, a rapporté le journal israélien Channel 13 News.
L’axe Mali-Israel bientôt réchauffé, après 46 ans de froid
” Le Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maïga est en discussion avec de hauts responsables israéliens au sujet d’une visite officielle dans le pays “, selon le journal israélien Channel 13 News.
” La visite qui aura lieu dans les prochaines semaines, avant les élections israéliennes (d’avril 2019) constituera une nouvelle avancée diplomatique pour Israël avec un pays à majorité musulmane “.
Le Mali avait entretenu des relations diplomatiques avec Israël dans le passé, mais ses liens ont été rompus à la suite de la guerre du Kippour de 1973.
En 2017, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rencontré le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, en marge d’une conférence au Libéria, à l’issue de laquelle le bureau du Premier ministre a annoncé qu’Israël et le Mali étaient convenus de reconstruire leurs relations. L’on se rappelle aussi, lors de la marche de soutien à Charly Hebdo, la main dans la main entre IBK et Benjamin Netanyahu.
Or, nul n’ignore les conséquences, plutôt les inconvénients de cette relation pour notre pays.
Pour rappel, le dimanche 20 janvier 2019, date anniversaire de l’indépendance du Mali, 10 Casques bleus du contingent tchadien de la mission onusienne au Mali (MINUSMA) ont été tués dans une violente attaque revendiquée par le groupe extrémiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) à Aguelhok (Nord-Est, près de Kidal). AQMI a affirmé avoir ” mené cette attaque en réaction à la visite du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou au Tchad “, en vue de relancer les relations diplomatiques avec le Tchad rompues depuis 1972. Une coopération qui, à peine reprise, coûte donc chère en vies tchadiennes.
Mohammed VI ne veut pas du tout côtoyer Benyamin Netanyahou
Autre rappel. Alors qu’il devait être la vedette du sommet de la CEDEAO tenu du 3 au 4 juin à Monrovia, le Roi Mohammed VI du Maroc a décidé de sursoir à sa participation à celui-ci. La raison, il ne souhaiterait pas rencontrer le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, invité à ce sommet.
Il faut souligner que le Maroc avait déposé une demande d’adhésion à la CEDEAO. Cette demande devait être examinée lors de ce sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Ce 51e sommet aurait pu être le premier du Roi Mohammed VI, mais un communiqué du ministère des Affaires étrangères du royaume écarte cette possibilité. “Le Roi souhaite que sa première présence à un Sommet de la CEDEAO n’intervienne pas dans un contexte de tension et de controverse “, dit le communiqué de la diplomatie marocaine.
Cette communication confirme le sentiment du souverain par le fait qu’au cours “des derniers jours, des pays importants de la CEDEAO ont décidé de réduire au minimum leur niveau de représentation à ce Sommet, en raison de leur désaccord avec l’invitation adressée au Premier ministre israélien “.
On connait le rejet d’Israël par les pays musulmans. Le Maroc a donc mis en veilleuse l’examen de son adhésion à l’organisation dont il est membre observateur depuis 2005. Il faut noter que ce sommet devait rendre officielle l’adhésion du Maroc à l’organisation puisque la majorité des États membres y sont favorables.
Rabat marche contre la décision de Trump de reconnaitre Jérusalem comme capitale d’Israël
Rappelons que le mercredi 6 décembre 2017, lors d’une allocution à la Maison Blanche, le président américain a reconnu officiellement Jérusalem comme capitale d’Israël, respectant ainsi, selon lui, une promesse de campagne. Il a par ailleurs décidé de transférer l’ambassade de son pays en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem.
Répondant aux appels des organisations syndicales, des partis politiques et des associations, des milliers de personnes ont pris d’assaut dimanche 10 décembre, les rues de Rabat, la capitale marocaine, pour contester la décision du président américain Donald Trump de reconnaitre Jérusalem comme capitale d’Israël.
Aux côtés de ces milliers de manifestants munis de drapeaux palestiniens, ou portant des écharpes aux couleurs de la Palestine, se trouvaient des membres du gouvernement, ainsi que de nombreux hommes politiques marocains. Outre le Maroc, plusieurs autres capitales pro-Palestines ont manifesté pour crier leur indignation. Même le président russe Vladimir Poutine a trouvé cette sortie de son homologue américain de quelque peu hâtive. Les Palestiniens ont, quant à eux renoué avec l’Intifada pour protester contre l’ennemi israélien.
Des versets coraniques récités pour maudire Donald Trump
Des leaders musulmans, réunis au sein du collectif des associations musulmanes du Mali ont marché mercredi 13 décembre 2017, dans le centre-ville de Bamako, pour protester contre la décision du président des Etats-Unis Donald Trump de reconnaitre officiellement Jérusalem comme la capitale d’Israël. Scandant Allah Akbar (Dieu est grand), ils ont récité quelques versets coraniques pour maudire le président américain.
Mohamed Kimbiri, président du collectif des associations musulmanes du Mali, a qualifié l’acte de satanique, l’appelant à surseoir à sa décision. Pour lui, cette décision constitue une violation caractérisée et délibérée des droits de la communauté musulmane, un mépris grave et une insulte.
Il a par ailleurs appelé toutes les personnes éprises de paix à se joindre à leur mouvement pour obliger l’Organisation des nations unies (ONU) à prendre des résolutions pour rejeter la décision de Donald Trump.
La question qui mérite d’être posée ici, c’est de savoir ce qu’il adviendra des relations entre les pays musulmans hostiles à Israël et le Mali ?
En plus il y a la tension que cela pourrait générer dans notre pays. Israël va-t-il combler tout le mal qui pointe à l’horizon ?
Il parait qu’Israël promet des drones pour la sécurité du Mali. Pourrait-il réussir là où Français, Américains, Allemands, Anglais, Chinois, Russe, Africains au sein de l’ONU ont lamentablement échoué à travers la MINUSMA ?
Ibk et SBM doivent nous dire ce qu’ils cherchent avec Israël pour nous éloigner encore de la paix. Il y a trop de morts déjà, parmi lesquels il n’y a aucun de leurs enfants. Bon sang, pitié pour les fils de pauvres.
Mamadou DABO
Source: Zénith Balé