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Réintégration des rebelles dans l’armée malienne : Le Gouvernement cherche à réduire l’hostilité des chefs militaires

La décision du Gouvernement  de réintégrer les éléments issus des groupes armés du nord du Mali ne semble pas passer du côté de l’armée,  si l’on en croit les informations qui nous sont parvenues. Le premier ministre Moussa Mara,  qui a rencontré certains chefs militaires et abordé le sujet avec eux,  a eu toutes les peines à les convaincre d’adhérer à cette décision qui  est pourtant l’une  des revendications majeures des groupes armés.

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Il a été fait savoir au chef du Gouvernement que les militaires maliens ont été informés,  à maintes reprises et à différentes occasions,  qu’il n’y aurait plus de réintégration mais plutôt une réinsertion socioéconomique des rebelles.  D’où la réticence de la hiérarchie à faire passer le message devant les hommes de troupe qui, dit-on, verraient d’un très mauvais œil le retour dans les rangs de l’armée des gens qui ont déserté avec armes et bagages et qui n’ont pas hésité à retourner ces mêmes armes contre leurs frères.   C’est dire donc que la décision du gouvernement de réintégrer ces rebelles le met dans une situation très embarrassante. Une réintégration des éléments issus des groupes armés pourrait  porter un coup d’arrêt  au processus de refondation de l’armée en cours, nous -t-on expliqué.
Dans les rangs de l’armée, on estime que les jeunes des régions du nord,  principalement ceux de Kidal,  ont la latitude comme  ceux de chaque localité  du pays,  de participer à des recrutements ou concours organisés par l’armée.
Rappelons qu’en prélude à la deuxième phase des pourparlers inclusifs inter-maliens d’Alger  prévue le 1er septembre, les groupes armés du nord ont exigé une réintégration massive de leurs éléments dans les rangs de l’armée. En plus de cette réintégration qui devra concerner entre 4 000 et 5 000 personnes, ils ont aussi réclamé le partage des responsabilités avec la nomination de certains des leurs à des grades supérieurs. Comme nous l’avions signalé dans une précédente parution, cette réintégration,  même si elle doit déboucher sur une paix durable, est lourde de conséquences. D’abord l’on a affaire à des gens qui ont commis des crimes abominables et auraient dû être poursuivis par la justice  pour être châtiés conformément aux lois en vigueur.  Leur  intégration massive pourrait être perçue et interprétée comme une prime à la rébellion et à l’impunité.
Rien ne prouve,  par ailleurs,  que ceux qui seront intégrés, demeureront fidèles à l’armée.
Les signatures des Accords de Tamanrasset du 6 janvier 1991, du Pacte national du 11 avril 1992 et de l’Accord d’Alger du 4 juillet 2006 qui ont  donné lieu à des recrutements massifs d’ex-rebelles, se sont  avérées un échec  lamentable si l’on s’en tient aux nombreuses désertions qui ont été constatées après chaque rébellion. Celle de 2012, marquée par le départ de près de 3 000 intégrés Touaregs de l’armée, a failli conduire à la disparition de l’Etat malien, tout au moins dans sa forme laïque et républicaine. Alors ramener encore ces mêmes déserteurs sans foi ni loi auxquels sont venus s’ajouter d’anciens mercenaires venus de Libye et d’ailleurs, le risque est énorme de voir le Mali connaitre un jour certain une mutinerie qui ira au-delà de ce que le pays connu en 2012-2013.
Abdoulaye  DIARRA

SOURCE: L’Indépendant

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