Dans le cadre des législatives 2020, le consortium ELE a lancé ses activités de sensibilisation et d’information sur le scrutin du 29 mars. Il s’agit d’un ensemble d’associations de défense des droits de l’homme au Mali qui vont entreprendre des activités pour tenter de rehausser le taux de participation à ces présentes élections législatives. Les responsables desdites associations étaient devant la presse samedi dernier, à la Maison de presse, en vue d’informer l’opinion publique sur ces activités.
L’Association droit de l’homme au quotidien, l’Association malienne des interprètes en langues de signe (AMILS), l’association jeunes citoyens du Mali (JCM), voilà la liste des associations qui regroupent ce consortium qui se regroupe autour du projet ‘’ Le Programme des Droits humains (PDH), financé par le Fonds d’Appui aux Moteurs du changement (FAMOC). Ladite conférence de presse était par Mohamed Lassine DIARRA, président du consortium.
D’entrée de jeu, M DIARRA a indiqué que ce programme a pour objectif de rehausser le taux de participation de ces législative en se focalisant sur les couches sociales défavorables qu’il trouve marginalisées.
« Au Mali, le taux de participation aux élections est faible. Le taux était d’environs de 40 % pour les législatives de 2013. Au sein de la population des personnes handicapées, le taux de participation est deux fois moins élevé que la moyenne nationale. Ainsi, ce taux était autour de 22 % pour les élections passées », a-t-il expliqué. Le défi, explique Mamadou Lamine Diarra, président du collectif d’associations et non moins coordinateur dudit projet, c’est de rehausser le taux de participation de cette année pour les personnes handicapées. Selon lui, il s’agit pour les législatives à venir d’avoir des élections plus inclusives, avec un fort taux de participation des femmes et des jeunes, tout en mettant l’accent sur les couches marginalisées, a martelé le conférencier.
Pour relever ce défi, poursuit M. DIARRA, le collectif bénéficie d’un financement du Fonds d’Appui aux Moteurs du changement (FAMOC). Une enveloppe de 45 millions qui va servir à former et à mettre en place un réseau d’observateurs électoraux constitué de personnes handicapées. Ces observateurs feront du monitoring, indique Mamadou Lassine Diarra.
« Ils constateront les éventuelles violations faites aux personnes handicapées et les signaleront pour les corriger. Ces observateurs seront déployés dans plusieurs cercles de Kayes, Sikasso et Bamako où, il existe une forte concentration de personnes handicapées », a-t-il dit.
M. Seybou TRAORE, Directeur du FAMOC, a expliqué les motivations de sa structure à fiancer ce programme. Selon lui, au Mali, le système électoral exclut indirectement les personnes handicapées. D’abord, explique M. Traoré, cette exclusion se manifeste au niveau de l’accès difficile des centres et bureaux de vote aux handicapés physiques, notamment à cause des bureaux de vote parfois situés à l’étage dans des écoles.
« Pour les non-voyants, le bulletin de vote devait être en écriture en braille. Quant aux sourds-muets, ils ne bénéficient d’aucune assistance », s’indigne Seybou Traoré, avant de rappeler que le Mali a ratifié depuis 2008, la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées.
PAR CHRISTELLE KONE
INFO-MATIN