Période de grande consommation, mais aussi et souvent de spéculation autour des prix des produits de première nécessité, le mois de Ramadan s’annonce comme celui de tous les défis. Celui pour les autorités de maintenir les prix et un autre, pour les consommateurs d’accéder aux produits sans se ruiner.
C’est dans le cadre de cette mission de régulation que les autorités s’assurent d’abord d’un approvisionnement correct des marchés. Une mission bien antérieure au mois de Ramadan, assure-t-on à la Direction générale du Commerce et de la concurrence (DGCC). C’est ainsi que 13 « produits sensibles » font l’objet d’une surveillance permanente.
Face à la crise du coton et à la flambée des coûts de l’huile alimentaire, le gouvernement a donc décidé de renoncer à la TVA sur la matière première (graine de coton) pour soutenir la production locale, qui contribue pour 60% à la consommation. Quand au riz brisure non parfumé importé, il a bénéficié d’une réduction de 50% de sa base taxable. En ce qui concerne le sucre, c’est une mesure incitative vers la production nationale qui a été envisagée, pour permettre seulement à ceux qui veulent acheter du sucre local de pouvoir en importer. Ces mesures, d’une durée de 6 mois, jusqu’en septembre, doivent permettre d’assurer un approvisionnement correct pour couvrir les besoins.
Des prix peu maîtrisés
Même si elles sont saluées, elles auraient dû venir plus tôt, estime M. Abdoul Wahab Diakité, premier Vice-président de l’Association des consommateurs maliens (ASCOMA).
Car, « en dépit de la liberté des prix, l’État a la responsabilité d’intervenir pour faire en sorte que les consommateurs aient accès à des produits de qualité à des prix abordables », ajoute M. Diakité.
Et cela, grâce à un mécanisme de suivi des prix que doivent mettre en place les autorités, « mais aussi des consommateurs plus engagés, pour dénoncer les commerçants qui ne respectent pas les prix ».
Même si elles affirment jouer leur partition, en fixant des prix plafonds dont le respect est obligatoire, pour certaines denrées les autorités ont encore du mal à trouver la bonne formule. C’est le cas pour la viande de bœuf, dont le prix, malgré diverses interventions, ne connaît toujours pas de stabilité. Des solutions pérennes pour assurer notamment l’approvisionnement correct des zones de consommation semblent nécessaires.
À moins que, comme le suggère le responsable de l’ASCOMA, les consommateurs s’inspirent d’exemples de boycott de certains produits, pour « obliger les vendeurs à respecter les prix sur les produits périssables ».
Fatoumata Maguiraga
Chiffres
Prix indicatifs plafonds
Sucre en poudre : 500 FCFA / kg
Riz importé non parfumé : 340 FCFA / kg
Huile alimentaire locale : 650 FCFA / litre
Source : Journal du Mali