L’actualité politique dominante reste rythmée par la cadence des élections régionales qui se tiendra probablement le 17 décembre prochain. Dans le district de Bamako notamment, le regard est porté sur certains candidats qui imposeront leur loi. Le maire sortant, Adama Sangaré, soutenu par une franche importante de la majorité présidentielle, bénéficie largement des faveurs des pronostics. Il est talonné par des caciques, à l’image du candidat du RPM, Issa Guindo, et Me Demba Traoré de l’URD. La marche sera bouclée par les candidats du Codem, Kader Sidibé, également ancien maire de la commune III, ui y joueront à coup sûr le rôle de trouble-fête. Autopsie d’un scrutin à plusieurs variantes politiques.
C’est bien une lapalissade que de dire que la bataille pour la conquête du district de Bamako sera des plus ardues : on dénote pas mal sept concurrents, tous autant coriaces qu’ils sont, déchaînés, comme on le sait, pour croiser le fer, à l’issue d’un scrutin qui annonce bien de changements dans le mode de gestion de la cité. En fait, les régionales dont il s’agit donne une nouvelle articulation politico-institutionnelle à la gestion de la municipalité, en accroissant la responsabilité politique des élus.
Pour la conquête de la ville de Bamako, une bonne demi-douzaine de concurrents sont sur la liste de départ, provenant de différentes sensibilités, y compris des indépendants, lesquels affûtent déjà les armes et multiplient les stratégies et initiatives sur le terrain avant l’assaut final. Des postulants sérieux, comme le maire sortant, Adama Sangaré, candidat de l’Adema, et soutenu par une grande portion de la majorité présidentielle, y compris jusque dans les entrailles du parti présidentiel, fait figure, selon les observateurs sérieux, de favori incontesté, lors de ces joutes dont l’énigme politique porte sur la capacité du futur gagnant de cette compétition à montrer leur intérêt pour le développement intégral de la capitale malienne et à démontrer sans surenchère , ni propagande comment ils comptent mobiliser les moyens, tant à l’intérieur comme à l’extérieur, pour y parvenir, dans le court, moyen et long termes.
A l’évidence, en tenant compte des problèmes d’urbanisation qui assaillent la ville de Bamako, il est évident que le développement de cette ville ne ressort pas de la fatalité. Bien au contraire, la cité de Bamako, jadis coquette, qui faisait rêver les visiteurs, empêtré aujourd’hui dans des problèmes aigus d’urbanisation et de sécurité, a besoin à sa tête d’un homme d’action, doublé d’une solide expérience en matière de gestion municipale, et investi d’un puissant réseau d’amitié et de coopération, à travers le monde, pour amorcer le prochain virage pour la promotion économique et sociale de la ville. Parmi les candidat, les analystes politiques révèlent que c’est le profile d’Adama Sangaré qui correspond à ce personnage.
Le futur de Bamako, selon les spécialistes des questions d’urbanisation, se forgera avec la qualité du prochain vainqueur de ces régionales et son expertise, lui donnant les aptitudes, en matière de la coopération décentralisée et l’amitié entre les villes du monde, à garantir une grande présence de la capitale malienne dans le concert des grandes villes. En d’autres termes, pour amorcer très rapidement le développement de la ville de Bamako, le nouveau gagnant de ces régionales devra être un homme capable de mettre d’accord les notabilités et les habitants de cette ville, devenus ainsi, par le truchement du dialogue constructif, de véritables partenaires conscients pour l’émergence d’une ville moderne, sur les objectifs et les initiatives de développement de la cité. Le candidat qui aura réussi à mobiliser les énergies créatrices de la ville autour des objectifs de développement qu’il aura initiés pour le futur de Bamako, en étant apte à orienter la dynamique de la coopération décentralisée pour la promotion de Bamako et l’épanouissement de ses habitants, est déjà bien parti pour remporter les prochaines joutes pour la conquête de la cité des trois caïmans.
De l’avis de nombreux citadins, au-delà du clivage idéologique, le maire sortant, Adama Sangaré, ne semble pas faire de la figuration, lors de cette compétition électorale. Il est même selon un fort contingent de Bamakois, qui ont accepté donné leurs opinions sur le portrait-robot du figure gagnant de ces élections, celui qui conserve toutes ses chances de l’emporter. Mais, pour cela, l’homme de terrain doit aller à la rencontre des différentes couches socio-professionnelles de la ville ; histoire de leur faire partager son envie de faire la capitale malienne une ville moderne, en même temps riche de sa grande tradition.
Madou Coulou
Source : La Preuve