Le gouverneur de la Région de Mopti, le général de brigade Abdoulaye Cissé, à la tête d’une forte délégation, a effectué, la semaine dernière, une visite de terrain dans les Cercles de Bandiagara, Bankass et Koro. Pour la circonstance, il était accompagné du président du Conseil régional, Macky Cissé, du chef d’état-major de l’Armée de terre, le général de brigade Kéba Sangaré, commandant du théâtre des opérations du centre et de nombreuses autres personnalités.
Dans ces localités éprouvées par les conflits communautaires exacerbés par des actions terroristes, le chef de l’exécutif régional était allé à l’écoute des populations à la base, échanger avec elles sur les préoccupations locales, nationales et surtout passer les messages de paix et de réconciliation qui sont aujourd’hui les priorités du gouvernement. Un des objectifs essentiels de cette visite était de renforcer la présence des autorités aux côtés des communautés en ces moments difficiles.
Dans la capitale du Nagabanou (Bandiagara), première étape de cette visite, la délégation a rencontré les notabilités et les élus sous l’arbre à palabre du palais Aguibou Tall. Au cours de la rencontre, le coordinateur des chefs de quartier de Bandiagara, Ousmane Ganabé a égrené le chapelet de difficultés avec au centre l’insécurité. Selon Ousmane Ganabé, le problème de sécurisation de Bandiagara qui est la porte d’entrée au pays Dogon, a été posé à plusieurs reprises devant les autorités. Le maire de la Commune de Doucombo a, quant à lui, présenté la situation de sa collectivité où plus de 155 ménages dont 1031 personnes des villages de Déguembéré, Tilé Kanda et Goulo sont déplacées à Bandiagara. Selon l’élu local, l’hivernage a été pauvre en pluie et en emblavure ajoutant que ceux qui ont pu cultiver n’arrivent pas à récolter par peur des attaques des individus armés. Après la visite du site des déplacés hébergés dans des logements sociaux, le gouverneur a présidé la cérémonie de remise de kits scolaires aux enfants démunis de Bandiagara.
La délégation a ensuite mis le cap sur Koro où elle s’est rendue dans le village de Bih, à la frontière avec le Burkina Faso, pour constater les dégâts causés par les terroristes sur le pont, qui a occasionné la perturbation du trafic sur ce corridor appelé «Route du poisson».
Elle a ensuite rencontré les autorités administratives et politiques ainsi que les forces vives de Koro. Les échanges ont été dominés par la situation sécuritaire et la destruction du pont de Bih qui asphyxie l’économie du cercle.
Sur ce point, le gouverneur assure que toutes les dispositions seront prises pour réparer le pont dans un bref délai afin que le trafic routier sur ce tronçon reprenne. Selon le général de brigade Abdoulaye Cissé, au regard de l’importance de ce corridor sur le plan économique de la région, il n’y a pas de raison que les travaux traînent. C’est pourquoi, une section des FAMa a été déployée pour sécuriser les lieux depuis plus d’une semaine, a-t-il indiqué, sous les ovations de l’assistance.
À Bankass, la délégation du gouverneur a conduit le même exercice, celui de se mettre à l’écoute des populations. Là également, le chef de l’exécutif régional a promis que la sécurité sera renforcée à Bandiagara et que la région va faire don de deux tonnes de mil et la même quantité en riz aux déplacés de Doucombo.
Sur le plan sécuritaire, il a invité les sages de Bandiagara à s’investir auprès des populations pour qu’elles acceptent l’installation de la Minusma, objet de contestation dans la ville, estimant que l’État seul ne peut pas tout régler. Quant au général de brigade Kéba Sangaré, il a souligné que la diminution des effectifs au niveau d’une base n’est nullement un abandon des populations. Mais plutôt une tactique pour le maillage de zone dans un combat asymétrique que mène l’ennemi.
«Nous sommes en offensive, il faut aller trouver l’ennemi partout où il est, cela nécessite beaucoup d’hommes à la fois. Les avions que vous sentez tous les jours au dessus vos têtes, c’est l’armée qui est là», a-t-il martelé. Il est aussi revenu sur la nécessaire contribution des populations en fournissant des informations fiables à l’Armée.
Selon le général Kéba Sangaré les fausses alertes dérangent le dispositif d’intervention. « Sur instruction du chef d’état-major général des Armées, nous sommes présents auprès de vous et pour vous », a-t-il dit, avant d’ajouter que les FAMa continueront à assurer la sécurité des personnes et de leurs biens jusqu’à l’ultime sacrifice.
Dramane Coulibaly
Amap – MOPTI
Source: L’Essor-Mali