La chambre d’accusation a rejeté la demande de liberté provisoire pour le général Amadou Haya Sanogo et ses co-détenus. L’information est confirmée par les avocats des accusés qui estiment ne pas connaître les motifs de ce rejet. Accusés dans la disparition de 21 bérets rouges en 2013, l’ancien putschiste et 17 de ses coaccusés sont écroués en prison depuis quatre ans.
Cette décision de la Chambre d’accusation intervient alors que les proches d’Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés ont entamé depuis quelques jours une campagne de dénonciation. Lundi au cours d’une conférence de presse, le Collectif des épouses des militaires détenus ont exigé la reprise immédiate du procès ou la mise en liberté provisoire de leurs maris. Elles ont également dénoncé les mauvaises conditions de détention de leurs époux.
Depuis une dizaine de jours, 17 des co-détenus de l’ex putschiste observent une grève de la faim pour demander la reprise immédiate de leur jugement ou leur libération. Un détenu a d’ailleurs été admis à l’hôpital suite à cette grève de la faim. Pour les militaires détenus et leurs proches, leur maintien en détention pendant près de 4 ans est injuste et illégale.
L’ancien chef de la junte militaire Amadou Haya Sanogo et 17 de ses co-detenus sont accusés dans l’assassinat de 21 militaires bérets rouges dont les corps ont été découverts dans un charnier près de Bamako. Leur procès qui avait commencé en novembre-décembre 2016 a été suspendu pour permettre des analyses et tests ADNsur le 21 corps de militaires tués.
Les avocats d’Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés affirment qu’ils ne comptent pas s’arrêter là. Ils assurent vouloir introduire une autre demande ou déposer un recours contre l’arrêt de la Chambre d’accusation.
Check Oumar Konaré, conseille du collectif de la défense de Sanogo et ses co-accusés :
Le Collectif des femmes des détenus, juge la décision de la Chambre d’accusation décevante. Selon elles, la grève de la faim étant suspendue, « d’autres actions seront entreprises au cas où le ministre de la Justice ne donne pas satisfaction à leurs doléances, précisément la libération de leurs époux ». Mme Konaré Lafia Diarra, épouse du capitaine Amadou Konaré :
Du côté des victimes, c’est l’impatience. Selon Me Moctar Mariko, avocat de la partie civile, il est temps que le procès se tienne pour que toutes les parties puissent être fixées sur leur sort.
Source: studiotamani