Le gouverneur de la Région de Ségou, Biramou Sissoko, a présidé, la semaine dernière, les travaux de la concertation des acteurs régionaux de Ségou et Koulikoro sur le cadre normatif de l’état civil. Cette initiative rentrait dans le cadre du processus de modernisation de l’état civil entamé par notre pays.
La rencontre s’est déroulée sous la présidence du directeur général adjoint de la Direction nationale de l’état civil, Mory Cissé. La rencontre de deux jours a été l’occasion d’impliquer les collectivités territoriales, les autorités administratives et judiciaires ainsi que l’ensemble des acteurs de l’état civil dans le processus d’évaluation du cadre normatif de l’état civil à l’aune des problématiques relevées et de formuler des recommandations y compris des propositions d’adaptation de ces textes législatifs et règlementaires aux innovations à introduire pour la modernisation de l’état civil. Il était aussi question d’informer les acteurs régionaux sur le processus de modernisation de l’état civil entrepris par le Programme d’appui au fonctionnement de l’état civil au Mali et la mise en place d’un système d’information sécurisé (PAECSIS).
La rencontre a permis aux participants de se faire une idée des résultats de l’évaluation du cadre normatif spécifique et examiner lesdits résultats dans l’optique d’amener les autorités administratives et judiciaires ainsi que l’ensemble des acteurs de l’état civil à en prendre conscience. Mory Cissé a expliqué que la modernisation de l’état civil est au cœur des priorités gouvernementales pour le développement de notre pays. Pour le cas spécifique de Ségou et Koulikoro, M. Cissé dira que les deux Régions doivent faire face aux enjeux liés au non enregistrement des faits d’état civil survenus sur notre territoire à l’impératif pour les enfants de disposer d’un acte de naissance, à l’enregistrement des décès, d’où le découlement des droits successoraux, entre autres. Par ailleurs, a-t-il ajouté, notre pays doit aussi se conformer aux exigences documentaires pour les Maliens de l’extérieur et à ses engagements internationaux relatifs à la prise en charge des questions des apatrides se trouvant sur notre territoire.
Aussi, le Mali doit faire face à la fraude documentaire et à la criminalité transfrontalière qui se servent de documents d’état civil non sécurisés, à la traite des êtres humains favorisée en partie par la porosité frontalière. Pour le directeur général adjoint de la direction nationale d’état civil, notre état civil doit être capable de faire face à ces défis. C’est pourquoi le gouvernement est engagé dans une réforme globale du système d’état civil afin de le moderniser. Cette modernisation permettra de sécuriser notre état civil qui représente la prunelle des yeux de l’Etat malien. Mory Cissé a annoncé qu’en conformité avec la stratégie nationale de l’état civil et avec l’appui du PAECSIS, que le processus de relecture des textes juridiques régissant l’état civil a démarré. C’est donc en vue de s’assurer d’un processus participatif et inclusif que ces concertations ont été initiées dans les régions et le District de Bamako pour la prise en compte des préoccupations et recommandations.
Le gouverneur Biramou Sissoko s’est réjoui du choix de Ségou pour abriter cette 4e concertation régionale autour de l’évaluation des textes, des lois et règlements relatifs à l’état civil. Selon lui, la gestion de l’état civil est une compétence déléguée aux collectivités territoriales. Cette gestion est cependant confrontée à certains défis liés aux connaissances insuffisantes des textes la régulant, à l’insuffisance de formation des acteurs au manque d’effectif etc. Pour Biramou Sissoko, la modernisation de notre système d’état civil intervient en réponse aux nouveaux enjeux générés par la mondialisation et l’introduction des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans la gestion de l’état civil. « Nos régions, en raison de l’importance de leur diaspora et de leurs flux migratoires, sont au cœur des défis et enjeux liés à l’état civil, notamment les questions sécuritaires et migratoires à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières», a-t-il souligné.
Mariam A. TRAORÉ
AMAP-Ségou
Source: Essor