La diminution de l’engrais subventionné impactera beaucoup cette année la production agricole. Très remontés, les paysans dans la zone l’Office du Niger demandent à l’Etat de combler le gap de 50 %.
La réduction de la subvention des engrais en direction des paysans de 50 % crée des mécontents dans le monde des agriculteurs. Ils voient leur campagne agricole, voire leurs productions menacées d’où leur révolte depuis l’annonce de la réduction de la subvention.
Au lancement de la campagne agricole 2018-2019 de l’Office du Niger à Ségou, les producteurs étaient très révoltés contre leur ministre de tutelle et partant contre les autorités qui ont réduit de manière drastique la subvention dont ils bénéficiaient depuis plusieurs années.
Selon nos sources, le porte-parole des paysans n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a fortement interpellé les autorités qui ont réduit de 50 % la subvention. Abdoulaye Daou, c’est son nom, il a été grandement ovationné par les paysans pour avoir craché du plomb au ministre Baba Moulaye Haïdara.
Selon ses dires, 50 % de la subvention manquent à l’appel et pour lui les objectifs de production seront affectés. Pour lui, l’objectif de 820 000 tonnes de riz paddy annoncés ne sera pas atteint. Du coup, la campagne pour manque d’engrais est compromise.
Le porte-parole a sans ambages dit au ministre Haïdara que seuls les exploitants agricoles familiaux ont été servis en engrais subventionnés et les autres n’en ont pas bénéficié. D’où le mécontentement des paysans dans tout l’Office.
Les paysans qui avaient programmé une manifestation avant l’arrivée du ministre et sa délégation ont choisi de surseoir à la manifestation et de dire la vérité et toute la vérité au ministre de tutelle.
La révolte du « bétail » électoral
Et par la voix de leur délégué, ils ont demandé au ministre de tutelle d’être leur porte-parole auprès du président de la République et du Premier ministre afin qu’ils accordent une importance capitale à l’agriculture et qu’ils soient proactifs pour sauver la situation en envoyant des engrais subventionnés sur le terrain car la situation est grave et très grave.
« Ici, les opportunités existent et nous pouvons nourrir tout le pays. Nous demandons seulement que la subvention soit remise en place afin de nous éviter des tensions sociales », a-t-il poursuivi.
Et à Kolongo, dans le cercle de Macina où le ministre s’est rendu les préoccupations des paysans sont les mêmes. Ici, les paysans arborant un drapeau criaient de leurs forces « de l’engrais ! On a besoin de l’engrais, rien que de l’engrais ! ». De Mbéwani à Kolongo, les propos du ministre n’ont pas varié : « La question sera étudiée et nous ferons tout notre possible ».
Toutefois, il faut savoir que les paysans sont en colère et ils n’entendent pas céder. Pour eux la crise ne doit pas justifier cette situation de réduction de la subvention des engrais à 50 %. Pour certains paysans le budget alloué au secteur agricole n’a pas diminué et ils ne peuvent pas comprendre pourquoi la réduction de la subvention des engrais.
« La campagne présidentielle est terminée et aujourd’hui on nous lâche. Le second mandat est obtenu et IBK et son parti ne veulent plus nous aider. Chez nous ici ils n’auront plus un seul votant. On a tout compris », a clamé un paysan très en colère.
Les autorités doivent prendre vraiment au sérieux cette tension sociale qui couve en zone Office du Niger. Le Mali n’a pas besoin d’une autre crise en ces temps très difficiles. Les uns et les autres doivent mettre balle à terre et parler du Mali.
Nèguesson Diarra
Source: Notre Printemps