« Rédaction d’une nouvelle constitution pour le Mali : la Commission à l’écoute des partis politiques » ; « La transition : une opportunité pour le changement » ; « La refondation pour un Mali nouveau » ou encore « Une nouvelle constitution pour des institutions fortes et un jeu politique sain », pouvait-on lire sur des banderoles accrochées au mur dans la salle de 1000 places du Centre International de conférences de Bamako (CICB). Aussi, il était possible de lire : « Rédaction d’une nouvelle constitution : un vœu ardent du peuple malien » ou tout simplement « L’heure de la décision populaire a sonné pour un Mali souverain ».
« Changer de constitution et non changer la constitution »
Installés dans leurs fonctions, le 12 juillet 2022, les membres de la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution ont démarré les consultations afin d’obtenir plus d’inclusivité dans ce processus déterminant de la vie de la nation malienne.
Trois mécanismes sont ainsi mis en avant afin de faire participer à ce projet d’élaboration d’une nouvelle constitution en République du Mali, toutes les couches socio-professionnelles. D’abord des correspondances ont été adressées aux partis politiques, avec des canevas indicatifs, pour leurs contributions à ce processus. Ensuite, la phase des écoutes visant enregistrer les préoccupations de toutes les forces vives de la nation et y apporter des précisions a été ouverte. Enfin, la mise en ligne d’un site internet dans le but de donner la possibilité aux citoyens de donner leurs avis et faire des contributions pour la réussite de ce projet.
Dans son discours inaugural, le président de la Commission a indiqué que les formations politiques sont les premiers acteurs consultés dans le cadre de la rédaction de ce processus visant à « changer de constitution et non de changer la constitution ».
Fousseyni Samaké dit espéré sur l’apport des acteurs politiques dans ce processus déterminant dans la gouvernance de l’État.
Des dysfonctionnements
Cette démarche a été largement saluée par les partis politiques présents à cette rencontre et qui ont assuré que leurs contributions ne feront pas défaut. Des suggestions ont été faites pour la réussite du processus, qui est une aspiration profonde du peuple malien, comme l’a indiqué le chef de l’État lors de l’installation des membres de cette Commission. « En raison de la détermination du peuple malien à dénoncer la mauvaise gouvernance et l’injustice sociale, les institutions démocratiques ne devraient aucunement servir d’alibi pour dénigrer les besoins essentiels de la population au sein de laquelle est vivement ressenti un besoin de réformes institutionnelles, gage d’un lendemain démocratique meilleur et source d’apaisement socio-politique durable », avait déclaré Assimi Goïta.
Après les visites aux institutions et l’écoute des acteurs politiques, la Commission rencontrera la société civile, le jeudi 28 juillet 2022. Elle élargira ensuite les concertations au niveau des régions ainsi que du District de Bamako. Ces consultations se tiendront le 2 août prochain.
Au niveau régional, cinq chefs-lieux de régions accueilleront les consultations : Kayes, Ségou, Mopti et Gao et le District de Bamako.
Le locataire de Koulouba a justifié le bien-fondé de ce processus par le fait que « la pratique institutionnelle a révélé des dysfonctionnements, qui se sont soldés par des ruptures de l’ordre constitutionnel » poussant ainsi à s’interroger quant à la solidité des différentes institutions, le rapport entre elles et le fonctionnement du système institutionnel de manière générale.
La rédaction