Cette rencontre a également vu la participation de M.Bronwyn Bruton, directeur des programmes et des études et directeur adjoint du Centre Afrique, ainsi que le Lt.col. Rudolph Atallah, USAF (retraité), chercheur senior du Centre Afrique et ancien directeur du contre-terrorisme pour l’Afrique au Bureau du Secrétaire à la Défense.
Dans ses remarques, le Chef de la Acherif a fourni un aperçu approfondi des mouvements de la CMA et de la situation sécuritaire dans le nord du Mali.Il a souligné que l’insécurité dans la région n’est pas une cause, mais une conséquence des conflits politiques. Avant de souligner la mise en œuvre de l’accord d’Alger de 2015 qui vise à stabiliser les régions septentrionales du Mali. Il a notamment souligné la nécessité d’une force de défense inclusive et reconstituée, arguant que “l’inefficacité des interventions de l’armée malienne, conjuguée au manque de confiance des populations locales, constitue un obstacle majeur à la mise en œuvre de l’accord de paix et à la prospérité future de la région”.
Une discussion, animée par Attaye Ag Abdallah, a suivi l’exposé de Bilal Ag Acheruf. Elle était surtout axée sur l’Accord d’Alger, les récentes violations des droits humains dans la région et le rôle des acteurs internationaux dans la lutte coopérative contre les menaces sécuritaires dans le nord du Mali.
La délégation de la CMA comprenait également M. Attaye Ag Mohamed, directeur des droits de l’Homme et des affaires judiciaires, Alghabass Ag Intalla, leader du HCUA et Mohamed Ould Mahmoud, porte-parole de la CMA. Un certain nombre d’anciens et de responsables gouvernementaux américains et non américains, de chefs d’entreprise et de représentants de la société civile étaient également présents et ont participé à la table ronde.
Il y a lieu de rappeler que ces leaders de la CMA sont aux Etats Unis depuis la semaine dernière à l’invitation du cabinet « Independent Diplomat », spécialisé dans le Conseil aux Etats non reconnus ainsi qu’aux mouvements d’opposition. Cette visite vise à écouter ces leaders de la CMA pour porter leur voix au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette organisation a également préparer le terrain pour que ces acteurs soient reçus par des diplomates, des avocats, des hommes d’affaires et bien d’autres personnalités du monde occidental.
Dirigé par l’ex-diplomate britannique Carne Ross, l’« Independent Diplomat » est une organisation fondée en 2004 et à but non lucratif. Elle est chargée de conseiller et d’aider les gouvernements et les groupes politiques en matière de stratégie diplomatique et de technique – par exemple en fournissant des diplomates indépendants aux gouvernements non reconnus ; des états qui n’ont pas (encore) de reconnaissance internationale et qui ont généralement peu d’expérience dans la gestion de la bureaucratie internationale). Il vise à permettre une plus large participation aux forums diplomatiques tels que les Nations Unies, l’Union européenne, l’Union africaine, etc. Parmi les entités conseillées par cette organisation figurent entre autres le Kosovo, la Birmanie, le Somaliland, la République turque de Chypre du Nord, le Sahara occidental ainsi que la République des Îles Marshall.