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Recrutement : le casse-tête de l’expérience

Entre la fin des études et l’emploi se dressent les années d’expérience. Nombre de nouveaux diplômés les considèrent comme un frein à leur insertion professionnelle.

Ils ont le diplôme requis et une certaine connaissance du poste à pourvoir, parlent la langue exigée, disposent des qualités demandées, mais n’ont jamais exercé ou ne disposent pas de certificat pour le prouver. Voici le calvaire de certains jeunes diplômés. Face à chaque offre d’emploi, il faut prier pour une concordance des années d’expérience. En cause, leur place dans le processus de recrutement. « La place de l’expérience est prépondérante, en particulier lorsque le poste à occuper est critique. Plus les erreurs commises à cause d’un manque d’expérience sont susceptibles d’entraîner des coûts importants, plus il est avisé de recruter quelqu’un d’expérimenté », explique Tohouenou Comlan René, chef de mission de Talents plus conseils Mali.

Bien que le critère de l’expérience soit central dans le recrutement, il ne devrait pas être un frein pour les jeunes postulants. À cause de la pénurie de compétences observée sur le marché de l’emploi, les cabinets de recrutement ne trouvent souvent pas le nombre d’années d’expérience demandé par leurs clients. Ils leur proposent donc d’autres alternatives. « Les années d’expérience ne sont pas autant que cela un frein. Honnêtement, au cabinet nous avons rarement refusé quelqu’un parce qu’il ne répondait pas au critère des années d’expérience. À un client qui demande 5 à 10 ans, je réponds que j’ai un jeune de bonne formation, avec 3 ans d’expérience, qui est motivé, qui a une tête bien faite et qui comprend vite. Je lui assure qu’il peut faire le job et cela passe », témoigne Valérie Beilvert, Directrice générale de RMO Mali.

Cependant, elle poursuit : s’il s’agit d’un poste à « forte responsabilité d’encadrement et de management », il est difficile d’embaucher un jeune sans expérience, « même s’il sort d’une bonne école ».

Pour pallier ce problème, plusieurs écoles optent pour la formation en alternance, qui prépare l’étudiant ou l’apprenant à « passer un diplôme en suivant à la fois une formation classique, au sein d’un établissement habilité, et une formation professionnalisante », dans une entreprise. « Si cette formation se déroule dans un cadre pratique, cela permettra dans une certaine mesure d’aider les jeunes. Cependant, il est difficile de comparer l’expérience acquise avec une responsabilité formelle assumée avec celle acquise uniquement par la formation. Vous expliquer la conduite d’un véhicule est une chose, vous laisser faire le trajet tout seul au volant en est une autre», tempère Tohouenou Comlan René.

Boubacar Diallo

Source : Journal du Mali

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