La conférence d’Entente Nationale tenue du 27 mars au 2 Avril 2017 a fait une série de recommandation pour améliorer le vivre ensemble et éviter les erreurs du passé.
A l’ouverture de la CEN, il a même bien imaginé que la CEN est un train qui va démarrer. Pour cela, il a invité à embarquer les retardataires et ceux qui ne veulent pas s’embarquer doutant que le train n’arrive pas à bon port. Parmi ceux-ci figuraient les parties de l’opposition, la CMA et la plateforme. Au prix de l’argent pour la CMA et la plateforme ont vite sauté dans le train. Ceux-ci ont finalement accepté d’aller à Kita par voie terrestre pour rencontrer le train de cette gare et se sont embarqués les poches pleines des balles de billets de banque. Par contre pour les partis de l’opposition, le chef de file a exigé à ce que leurs préoccupations relatives à un certain nombre de thèmes tels que la corruption, la gouvernance etc. soient prises en compte dans les termes de référence. Aux prix d’une multitude de négociations de la part de la communauté internationale, des chefs religieux, la plateforme, la CMA, finalement l’opposition a accepté d’aller à la rencontre du train de la CEN à Mahina, parce que finalement leurs exigences ont été prises en compte. Les conclusions issues de cette CEN devraient engager tous les participants, voire même le peuple, même si la conclusion ayant trait au terme AZAWAD a été rejeté par la majorité des participants. A partir de ce fait le débat sur la notion d’AZAWAD en tant qu’entité politique devrait être clos. Malheureusement, lorsque la CMA a refusé d’accepter les dites recommandations parce que le terme AZAWAD a été rejeté, alors IBK a trouvé le moyen de dire devant les participants qu’il n’y a pas eu d’accord sur le terme AZAWAD, contrairement aux conclusions de la CEN. IBK est-il réellement au courant de l’histoire du Nord Mali ? Alors les conférenciers se sont demandés les raisons de cette volte-face d’IBK ?
Pour rappel, la preuve de l’implication de France dans cette crise est l’assassinat dans des conditions troubles de deux journalistes de la métropole à savoir Claude Verlon et Gislain Dupond alors qu’ils venaient d’interviewer Embery Ag Rhissa une boite noire de la rébellion des années 1990. On ne saura peut être jamais qui est derrière ces crimes. Pour prouver que la France sera le principal obstacle à l’application des décisions concernant le Nord du Mali, remontons un peu le cour de l’histoire en 1959 selon ce même Embery Ag Rhissa un agitateur zélé de la France deux événements majeurs vont prouver que la France a voulu se tailler un territoire sur le dos des Etats riverains du Sahara à l’image de ce qu’elle a fait dans l’océan indien en prenant possession de Mayotte après un simulacre de referendum sur le dos des iles Comores. Comme une répétition de ce qu’elle a fait dans l’Océan indien l’administration Française réunit à Gao les principaux chefs de tribu des actuelles 7eme et 8eme régions pour leur proposer le projet d’OCRS qui fut rejeté à l’unanimité. Apres cette tentative honteuse de la France, une délégation gouvernementale Soudanaise va poser au cours d’un meeting aux sept chefs de tribu de l’Adrar des ifhogas la question suivante : « le Soudan veut aller à l’independance. L’Adrar adhère-t-il à cette indépendance ou reste-t-il avec la France ? » Attaher Ag IIIi porte-parole des chefs tribu répondit avec panache : « la France nous a combattus ensemble, nous a vaincus ensemble, nous a colonisés ensemble. Elle continue à nous coloniser ensemble et elle va restituer notre liberté ensemble. Notre séparation n’est pas imaginable ». Nulle part dans cet épisode on a parlé de l’AZAWAD qui est une invention de certains leaders Touarègues à la solde de la métropole. La non reconnaissance d’une entité politique au nom d’Azawad figure bien dans les conclusions de la Conférence d’Entente Nationale. Il en est de même pour les négociations à entamer avec les terroristes d’Iyad Ag GHALI et Amadou KOUFA. Egalement dans les recommandations de la CEN il a été bel et bien recommandé de négocier avec eux. Mais en dépit de cela le Président IBK dans son discours de clôture trouve à dire que la question d’Azawad n’a pas été réglée. Pour ce faire donc, une commission d’experts sera mise en place intégrant la CMA (forte de ses armes) le Gouvernement (auquel la CMA a toujours imposé ses vues) et la médiation internationale qui met constamment la pression sur le gouvernement.
Cette commission travaillera à huis clos pour résoudre la question. Cela est une manière de contourner les conclusions pour légitimer une Azawad politiquement correct contre la position exprimée par la majorité lors de la Conférence d’Entente Nationale.
Quant aux éventuelles négociations avec Iyad Ag GHALI et Amadou KOUFA, IBK a balayé cette recommandation d’un revers de main parce que les Européens à travers les ministres des affaires étrangères de la France et de l’Allemagne ont mis IBK en garde contre cette décision. Cela est une insulte à l’égard de la conférence d’entente Nationale car la question de la négociation avec Iyad et KOUFA a été discutée et la majorité des participants a décidé qu’il faut envisager cette solution. Or le président IBK va jusqu’à affirmer que cela n’a été acté nulle part. On se rappelle que c’est seulement deux jours après la clôture de la CEN que les Ministre Français et Allemand des Affaires Etrangères se sont pointés à Bamako pour mettre en garde IBK pour une quelconque négociation avec ces deux djihadistes, qui sont les commanditaires des rapts et des assassinats des Européens.
Nous ne sommes pas étonnés qu’IBK falsifie donc les conclusions de la CEN, pour deux raisons inavouées à savoir : – il a promis l’autonomie de la région de Kidal aux autorités Françaises en 2013 pour avoir leur soutien électoral les autorités Françaises tiennes à ce que cette promesse soit réalisée. Aussi dans le texte de la future constitution IBK a laissé une porte de sortie pour la création de la nouvelle région autonome de Kidal par le truchement des articles 92 à 98 qui ont pour effet d’aller à la partition d’un pays fragile, d’un Etat fragile. Le fait de falsifier les conclusions de la CEN n’est pas fortuit donc comme on peut le constater.
En conclusion IBK sait ce qu’il veut dans la résolution de la crise malienne, mais c’est le peuple qui ne le sait pas malheureusement. La classe politique et la société civile ont baissé les bras pour une raison ou une autre, comme si toute notre capacité de réagir avait été neutralisée par un phénomène de lassitude.
Badou S Koba
Par Le Carréfour