Le candidat vaccin PfSPZ fait partie des progrès qui permettront d’orienter les décisions des pouvoirs publics et d’améliorer les interventions des acteurs sur le terrain
La lutte contre le paludisme requiert aussi des efforts de recherche pour appréhender la maladie. Ainsi, dans le sillage de la Journée nationale de lutte contre le fléau, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a organisé, hier, une journée scientifique à la Maison des aînés. La rencontre a été l’occasion de prendre connaissance des nombreuses recherches menées contre le paludisme.
Au menu de la journée, il y avait au total 8 présentations ayant trait au candidat vaccin PfSPZ surtout sur l’innocuité et l’efficacité de cet antigène chez les femmes en âge de procréer, à l’efficacité de la chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS) avec trois régimes différents de traitements, au traitement préventif intermittent chez les femmes enceintes, à la contribution de la médecine traditionnelle.
Les autres présentations portaient sur les pièges à base de sucre attractif et toxique pour les moustiques (IVCC), l’estivation et migration des moustiques, l’état de la résistance aux insecticides et la recherche sur les moustiques MG et la surveillance de la durabilité des moustiquaires imprégnées d’insecticides.
Ces recherches scientifiques ont le mérite d’apporter un plus dans le combat contre le paludisme. Elles permettent non seulement d’orienter les décisions des pouvoirs publics et de mieux améliorer les interventions des acteurs de la lutte contre cette endémie majeure dans notre pays.
Le directeur général du PNLP, Dr Idrissa Cissé, ne dira pas le contraire. Pour ce dernier, nos chercheurs représentent une cheville ouvrière dans la lutte contre le paludisme. Ils ont un grand rôle à jouer dans ce sens. Cette journée permettra de découvrir ce qu’ils font dans ce sens et prendre des décisions sur la base de leurs travaux.
Il estime que l’évidence scientifique aide dans la lutte contre le paludisme car elle permet non seulement de guider les interventions mais aussi d’apporter une amélioration. Et le directeur général de souligner que le thème de cette année : «Zéro palu-Tirer un trait sur le paludisme» n’a pas été choisi au hasard. Pour lui, il interpelle même tout le monde parce qu’il s’agit de tirer un trait sur le paludisme.
Selon lui, il urge que nous nous engageons pour aller vers l’élimination du paludisme. «Nous sommes en train d’aller dans ce sens», a-t-il dit, avant d’ajouter que la Covid-19 a freiné cet élan. Pour y faire face, il faudra plus de mobilisations de ressources locales et d’initiatives.
Il ressort des interventions que le candidat vaccin PfSPZ est un vaccin efface à 57%. Selon Dr Alima Diawara chercheur, c’est un antigène bien toléré chez les femmes et efficace. «C’est un candidat antipaludique avancé destiné aux femmes enceintes en raison de son profil d’innocuité très favorable».
Le médecin épidémiologiste Dr Hamadoun Touré, invite les acteurs à étendre la stratégie de chimio prévention aux grands enfants, c’est-à-dire ceux de 0 à 14 ans pour circonscrire la maladie. Pr Kassoum Kayantao propose une nouvelle intervention communautaire pour essayer d’améliorer le traitement intermittent chez la femme enceinte, afin d’améliorer la santé maternelle et infantile. La médecine traditionnelle qui s’inscrit dans la complémentarité avec celle conventionnelle doit être bien explorée.
À ce propos, Pr Rokia Sanogo rappelle tout le potentiel de la médecine traditionnelle. Et d’insister sur la nécessité d’une implication des praticiens de la médecine traditionnelle dans la lutte contre le paludisme. «Que toute utilisation de tisane soit faite dans un contrôle médical», confiait que dans le cadre de la lutte contre le paludisme, la médecine traditionnelle a pu faire la détection rapide et la prise en charge de cas. Pr Sanogo propose également de mettre en place une vraie alliance avec tous les intervenants dans la lutte contre le fléau.
Fatoumata NAPHO
Source : L’ESSOR