Depuis quelques jours, le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Tiébilé Dramé, a haussé le ton pour marquer la présence du Mali sur l’arène politique nationale et internationale. L’ex opposant farouche du Seigneur de Sebenikoro a mis de l’eau dans son vin afin de consolider ses assises au sein du Gouvernement. En termes de répliques, il s’est élevé ces derniers moments contre les débordements d’abord du Général Bernard Pinatel et du Président de la Coordination des mouvements de l’Azawad, courant week-end dernier, lors de la commémoration de la journée de l’Afrique, à l’Hôtel Sheraton de Bamako.
L’entrée de ‘‘ Votre Petit Monsieur’’, du pardon du Grand Bélier Blanc de l’opposition, dans le gouvernement dit de mission de Dr Boubou Cissé se constate et s’annonce révoltante. Dans les milieux diplomatiques et sur toutes les plateformes d’échanges et de rassemblement, ses récentes sorties médiatiques sont à tort ou à raison qualifiées comme une réponse aux premiers doutes. L’Homme qui était vu comme un mangeur ambulant sans intention de dire «A barika Boua» encore moins de faire la vaisselle se redore aux yeux des observateurs avérés en particulier et du peuple malien en général. Un terme définitif à la Diplomatie de RAS dont ses prédécesseurs avaient érigée en système ? Même si beaucoup d’eau a coulé sous le pont, tout le monde est presque unanime que Dramé s’annonce décidé à apporter de changements notoires au sein de la Diplomatie malienne.
Avec sa réaction souveraine à l’endroit de M Pinatel, lors de sa première interview sur la RFI, suite à sa nomination en tant que Chef de la Diplomatie malienne et le «recadrage» du Chef de la CMA, Sidi Brahim Ould Sidati,qui, de façon désintéressée, a accueilli l’hymne national du pays, force est d’admettre qu’il se peut que M. Dramé arrive à redonner espoir à tout un Peuple meurtri, longtemps assoiffé d’une Diplomatie proactive et réactive. «L’Accord d’Alger, c’est aussi le respect de l’intégrité du territoire national ; c’est le respect de l’Unité nationale ; c’est le respect de la Forme républicaine et laïque de l’Etat. L’Accord d’Alger ne saurait être segmenté, fractionné, selon les intérêts du moment. C’est un tout. Et, il est important que cela soit rappelé à tous les acteurs maliens, à tous les acteurs internationaux. C’est pourquoi je déplore tout à l’heure quand le chant du Mali était entonné et quandce chant était salué avec gravité et le respect qu’il faut par les acteurs internationaux ici présents. Que le Président en Exercice de la CMA, mon frère Sidi Brahim Ould Sidati, se lève avec du retard et ensuite croise les bras de façon désintéressée », a-t-il déploré avant de rajouter que « L’hymne national du Mali, c’est le chant du Mali et il mérite respect et considération de la part de tous les Maliens. Et quand les acteurs internationaux respectent le chant du Mali, il est souhaitable que tous les Maliens le respectent ».
Alors, peut-on dire sans risque de se tromper que le temps de l’instrumentalisation de la crise malienne par l’extérieur en complicité avec les «maîtres de Kidal» est-il révolu ?
En tout cas, l’Homme de l’Accord de Waga doit éviter tout revirement comme l’a fait son actuel mentor IBK dès après sa brillante élection en 2013 après, avec des certaines de déclarations « populistes » à l’égard de l’ex métropole.
Le temps nous en dira plus !
Seydou Konaté
Le Combat