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Réaménagement gouvernemental : Les délices de Capoue !

Le remaniement ministériel de la semaine dernière a un goût d’inachevé. A travers les changements opérés dans l’équipe du Premier ministre Modibo Kéita, le président de la République répondait à certaines interrogations tout en laissant la porte ouverte à bien d’autres. Un gouvernement sans lendemain ?

Premier ministre Modibo Keïta chef gouvernement discours conference

La nouvelle architecture gouvernementale était attendue. Elle a finalement été dévoilée vendredi dernier. Si beaucoup d’observateurs s’attendaient à un chamboulement, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita a décidé autrement en ne procédant qu’à un léger remaniement de l’équipe du Premier ministre Modibo Kéita.

Au total 3 ministres font leurs adieux à la Cité administrative alors que quatre nouvelles têtes signent leur entrée dans l’attelage gouvernemental. IBK et son PM ont donc opté pour la continuité. Un choix inapproprié au contexte actuel tant le gouvernement est décrié avec des résultats qui laissent à désirer et des accusations qui entachent fortement sa crédibilité. En l’absence de la thérapie de choc nécessaire, il faudra voir d’où les ministres puiseront les ressources nécessaires à la relève des immenses défis de l’heure.

N’ayant pas droit à l’échec, ces derniers doivent se surpasser pour se montrer digne de la confiance des plus hautes autorités et prouver à l’opinion qu’ils méritent les postes qui sont les leurs. L’avenir proche nous édifiera. Cependant, IBK a voulu d’ores et déjà lancer des messages à travers le réaménagement du team de Modibo Kéita.

Le remaniement ministériel conforte le Premier ministre Modibo Keïta. Critiqué par certains ces derniers temps pour des affaires plus ou moins avérées, le successeur de Moussa Mara a vu son boss venir à son secours. IBK aurait non seulement prié personnellement Modibo Kéita de l’accompagner pendant ses moments tumultueux de la vie de la nation, mais il a aussi profité il y a seulement quelques jours de la présentation des vœux du gouvernement à Koulouba pour renouveler publiquement sa confiance à son « aîné » de PM. Un acte qui n’est pas passé inaperçu quand on sait que certains milieux politiques notamment étaient déjà en ébullition à l’idée d’une probable démission d’un chef de gouvernement blessé dans son amour propre à cause de la « cabale » en gestation contre sa personne.

Quid des mouvements armés ?

Même si le président avait décidé de mettre fin à toutes les supputations, certains hommes politiques voulaient toujours croire à un départ de Modibo Kéita. Surtout que le même IBK avait fini par accepter la démission de son 1er PM Oumar Tatam Ly après avoir publiquement adoubé ce dernier.

Cependant, à la différence de l’ancien conseiller spécial du gouverneur de la BCEAO, M. Kéita dispose de plus de cartes. IBK semble accepter toutes les propositions de l’actuel chef de gouvernement et compte notamment sur sa riche et longue expérience au sommet de l’Etat pour débloquer bien de dossiers chauds.

Les départs des anciens ministres du Développement rural et de l’Economie et des Finances du gouvernement sont une preuve supplémentaire de la montée en puissance du PM. L’on sait que Mamadou Igor Diarra et Bocary Tréta étaient potentiellement premier ministrables, le premier pour ses compétences professionnelles et le second pour son poids politique au sein du parti présidentiel.

Si Igor Diarra n’a pas révélé ses ambitions pour le poste de Premier ministre, Dr. Tréta n’a jamais caché sa volonté d’être à la tête d’un gouvernement sous IBK. Son objectif est d’autant plus justifié que pour lui, comme bon nombre de ses camarades politiques, le poste de Premier ministre revient au Rassemblement pour le Mali (RPM) en tant que parti présidentiel et détenteur de la majorité à l’Assemblée nationale.

Toutefois, le président IBK voit les choses autrement, lui qui a toujours nommé des chefs de gouvernement de son choix, sans aucune pression ou considération politique. En mettant fin aux fonctions de ministre de Dr. Tréta, IBK a voulu rappeler aux uns et aux autres que personne n’est à l’abri d’un limogeage. Quelle que soit sa coloration et son poids politique.

Mais, contrairement au secrétaire général du RPM, IBK a renouvelé sa confiance aux chefs de partis de politique de l’équipe de Modibo Kéita. En dépit du faible rendement de certains parmi ces derniers, le locataire de Koulouba a préféré les maintenir dans l’attelage gouvernemental, comme s’il voulait les récompenser pour leur soutien politique.

Au-delà des formations politiques, les mouvements sécessionnistes et unionistes du Nord-Mali attendaient de pied ferme le réaménagement du gouvernement. Après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, les représentants des différents groupes armés du septentrion devaient faire leur entrée au gouvernement afin, dit-on, de participer à la gestion du pays.

Cependant, rien n’a été fait dans ce sens depuis plus de six mois et à chaque remaniement ministériel l’on se demande ce que le président IBK prévoit de faire par rapport à l’octroi de certains portefeuilles ministériels aux groupes armés du Nord. Cette fois-ci encore IBK a prouvé qu’il est le seul décideur et que personne ne peut le presser.

Combien de temps devront donc encore attendre les factions armés du septentrion pour rejoindre le gouvernement ? IBK fait ses calculs et a certainement ses raisons. Mais, il est presque certain que la nomination de têtes de proue de ces mouvements au gouvernement contribuerait à débloquer le processus de paix.

Ogopémo Ouologuem

 

Source: lesechos

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