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Réaction du Pr Younouss Hamèye Dicko: «Monsieur Joseph Brunet -Jailly, Consultant et Professeur en Sciences Po à Paris, a-t-il bien compris l’Accord d’Alger?»

Le 15 Avril 2015, j’ai vu Mr. Joseph Brunet-Jailly et le Ministre Abdoulaye Diop à la une du Républicain, qui semblaient illustrer la contribution de Mr. Brunet-Jailly sur l’Accord d’Alger. On a même l’impression que le Professeur tentait de contrôler la valeur du papier que le ministre tenait en main.

 

Pour respecter le rituel chez nous, et aussi par respect pour l’auteur, j’ai lu trois fois sa contribution, bien longue mais intéressante. Pendant qu’il était à l’IRD, j’étais Professeur de Mécanique quantique et de l’Histoire des Sciences à l’Ecole Normale Supérieure et Directeur Général des Enseignements Supérieurs et de la Recherche Scientifique au Mali. J’étais donc un lecteur naturel et intéressé du Bulletin publié par l’IRD, qui traitait de Recherche et Développement. Il me plaît ici de rendre un hommage appuyé à un collègue qui a contribué objectivement au développement de la Recherche au Mali.

La 1ère fois que j’ai eu le plaisir d’écouter Mr. Brunet-Jailly, c’était il y a assez longtemps, au Centre Djoliba. A la fin de son intervention, j’ai pris la parole pour le féliciter et en lui disant que j’avais apprécié son «coup de gueule» sur le Mali. En réponse, il m’a dit qu’il ne s’agissait pas de «coup de gueule» et qu’il était un ami du Mali. Ce que j’avais compris dès le départ, car sa liberté de langage était la même que le Malien lambda vis-à-vis du Mali. C’était tout à son honneur!

La 2ème fois, c’était le 23 Février 2015, lors de la rentrée littéraire, où il lançait le livre «Le Mali Contemporain», au cours du «Grand Débat» à l’Institut français de Bamako. En fait, le «Grand Débat» consistait pour lui et ses collègues rédacteurs du livre en des échanges entre eux autour du livre que le public n’avait pas encore lu!

Le «Grand Débat» aurait pu être plus intéressant si le public avait eu la possibilité de réagir ne serait-ce qu’aux propos des auteurs. Ce soir là, j’ai aperçu dans la pénombre le Recteur Doulaye Konaté et le Pr. Bintou Sanankoua.

Cher collègue, deux propos m’ont excité comme un électron extrait et prêt à développer son énergie cinétique, mais le public n’était pas prévu pour prendre la parole. Un des auteurs, un Français, s’est étonné de la grande facilité avec laquelle les Jihadistes ont pu s’installer dans le Nord du Mali au nom de l’Islam. Tous les maliens connaissent la réponse à cette question.

Un autre auteur, celui-là un Malien, dans le chapitre qu’il a rédigé, a posé la question: «Est-ce que le Nord est soluble?». C’est là que j’attendais Mr. Joseph Brunet-Jailly. Il s’agit là d’une question scandaleuse. Dans quoi le Nord va être soluble? Y a-t-il un Mali authentique, dans lequel le Nord, appendice superfétatoire, doit se dissoudre pour mériter du Mali? Est-ce une banlieue d’émigrés parisienne qui doit s’intégrer pour être Français? Brunet-Jaillet, le Chef des Auteurs, n’a élevé aucune objection.

La conclusion est simple: lui-même considère le Nord du Mali comme un «truc» à part! Je m’étonne qu’il se cabre maintenant pour dire pompeusement que c’est «l’Accord d’Alger qui organise l’Autonomie et l’Indépendance des régions du Nord». Cher collègue, vous avez pris tout le temps pour rédiger un livre qui vous a permis de réfléchir en long et en large et vous n’avez pu penser et trouver que «le Nord est-il soluble»?

Etes-vous conscient de l’énorme contradiction entre votre livre et l’accusation que vous nous faites d’organiser nous-mêmes l’autonomie et l’indépendance de certaines parties de notre pays? Vous ne dites même pas que nous le faisions exprès, mais plutôt que nous sommes des sots, qui ne nous rendons même pas compte du mal que nous nous faisons.

En fait, il faut reconnaître que c’est vous qui avez tenté par votre questionnement «le Nord est-il soluble?» de nous préparer à admettre que «le Nord n’est pas soluble» et nous orienter vers l’autonomie et l’indépendance. Le débat est ouvert et je serais heureux que vous me démontriez que je me trompe.

Pour en revenir à votre contribution parue dans l’Indépendant, la 1ère remarque est relative à votre jugement sur le gouvernement de la République du Mali: «Il faut être ministre de l’actuel gouvernement pour déclarer sans rire que l’Etat exercera sa tutelle, et que l’unité nationale sera garantie de cette façon». Moi aussi, vraiment sans rire, j’ai été abasourdi par ces propos d’un Consultant, soi-disant Ami du Mali! Comment peut-on offenser à un degré aussi élevé tout un peuple, tout un pays souverain, son gouvernement et son régime, son président élu à 77,6% ?

Cher collègue, comment vous avez pu vous méprendre de cette façon en vous mêlant et emmêlant dans les affaires de politique intérieure du Mali. Vous avez méprisé et infantilisé nos plus hautes institutions sans qu’on ne vous ait rien demandé! Je suis tenté de dire de quoi je me mêle? Vous avez vraiment outrepassé les limites de la «natte» de l’ami, voire la «natte» de l’étranger! Bref, comme disent les amateurs d’art chez vous, vous êtes sorti de l’épure en vous rendant aussi léger vis-à-vis du gouvernement malien.

Savez-vous qu’au Mali les oppositions et les majorités ont toujours respecté le «Gouvernement» non pas par peur, mais par une courtoisie dictée par nos valeurs sociétales? Ici, être de la majorité ne signifie pas «être béni oui-oui» ou être adepte de la «pensée unique». Etre de l’opposition ne signifie pas prendre la liberté de la discourtoisie, du mépris, de la légèreté et de la méchanceté envers le «Gouvernement».

Arrivé à ce stade, j’ai été stoppé net dans mon élan de lire un collègue et j’ai vite compris que la contribution de Mr Brunet-Jailly est un non évènement! Le texte est cependant très fouillé comme celui d’un chercheur avec citations des résolutions de l’ONU sur le Mali, de nombreux articles de l’Accord d’Alger, des articles de journaux maliens et de certains maliens écrivant dans l’Indépendant et dans l’Essor. Ayant été au cœur de l’action relative aux questions maliennes depuis Mars 1991, j’ai apprécié le travail professionnel du Pr. Mais je suis tenté de dire que, malgré tout, la forêt n’a pas couvert la place de l’arbre manquant de la compréhension de l’Accord d’Alger!

Depuis le 14 Novembre 2014, les partis de la Majorité Présidentielle et ceux de l’Opposition ont tous, ou presque, analysé les «Eléments de l’Accord d’Alger», fait des déclarations concordantes pour faire des réserves et, d’autres (la majorité des partis politiques) ont considéré que ces éléments constituent une bonne base de discussions. Le Pr. Brunet-Jailly en est resté à cette première lecture et à cette première compréhension. L’argumentaire de notre «ami» se fonde principalement sur le «Scandale», selon lui, de l’élection des Présidents des régions, car tous les aspects économiques, militaires, judiciaires, éducatifs et administratifs sont perçus et mal perçus par lui à travers le prisme déformant de ce «scandale»!

J’affirme «sans rire» que Mr. Brunet-Jailly n’a rien apporté de nouveau ou de plus dans l’analyse technique de l’Accord d’Alger. Il a seulement bâti sa thèse sur ce «scandale» pour dire que le gouvernement malien est en train de brader le Mali pour la rébellion sous la pression de X, Y et Z. Je porte à sa connaissance que de nombreux partis politiques ont dans leur programme, l’élection des «Gouverneurs» ou des «Présidents des exécutifs régionaux».

Certains veulent une élection directe, d’autres une élection indirecte. Notre collègue semble croire que seul le «Président» de Kidal est élu alors que celui de Sikasso serait nommé par décret. Ils seront tous élus dans les mêmes conditions. Cher collègue, ce n’est pas le Président Ibrahim Boubacar Keïta qui a pris un décret pour imposer l’élection des Présidents de régions, c’est le peuple malien qui l’a voulu, à l’issue de tous les forums et tables rondes tenus dans les régions et à Bamako, de 2013 à 2014. Je ne vous en blâme point car cela semble avoir échappé même à des ténors de la politique malienne. Ce n’est pas une invention d’Alger. C’est une invention de Gourma-Rharous, de Nioro, de Bougouni, de Bozola, etc.

Dans votre livraison, vous abordez pêle-mêle tout, la promotion des langues nationales, les budgets régionaux avec des chiffres erronés, l’Azawad («une réalité socioculturelle, mémorielle et symbolique»), les régions qui seraient dans les mains de «puissances occultes», «trouveront intérêt à les coloniserpar leurs susbsides et par leurs troupes» (ici, connaissant assez bien les Maliens, vous cherchez à toucher leur corde patriotique sensible pour les entrainer dans votre raisonnement spécieux , mais vous semblez avoir une courte mémoire et oublier qu’on ne colonise pas facilement le Mali et les Maliens. La vraie colonisation, que vous connaissez très bien, a à peine duré 50 ans au Soudan, avec beaucoup de turbulences).

La suppression des institutions inopérantes (sans en citer une seule), le poids des notabilités, le bilan de la démocratisation, qui n’a pas été fait, le bilan du «désastre» éducatif qui n’a pas été fait, la défense et la sécurité, «l’Ecole des Blancs»; les «élites du Nord» qui semblent être différentes d’élites du nord formées d’Arabes, d’Armas, de Peuls, de Songhoys et de Touaregs, autant de rémanences nourries de clichés d’un autre temps ; les responsabilités de la communauté internationale, du Médiateur, etc.

L’Accord d’Alger contient en effet deux mesures phares qui le fondent, le légitiment et le popularisent. Le reste constitue des pistes de réflexion pour sa mise en œuvre et les idées évoquées par notre ami sont déjà contenues dans nos analyses, mais ne peuvent figurer dans l’Accord. Cependant il n’a fait aucune proposition à inscrire dans l’accord, il s’oppose seulement à toutes les pistes de progrès dans le texte. Il est resté dans le grand jacobisme avec une crête d’un coq gaulois nourri qu’il est de la phrase que nous avions tous récitée par cœur en instruction civique: «tout part de Paris et tout aboutit à Paris». Nous voulons changer afin que tout aboutisse à Bamako sans pour autant que tout parte de Bamako, c’est notre pari. Nos mesures phares sont l’élection du Chef de l’exécutif régional et le débat sur le terme Azawad :

1.L’élection du Président de la Région :

Après l’exercice du pouvoir au Mali, nous avons compris que le Malien a besoin de libertés, de justice, de libre administration et de développement. Je suis étonné que Mr. Brunet-Jailly affirme que le Mali n’a fait le bilan de rien, pas même de son éducation et dise sans rire que la décentralisation est un échec. C’est une contre-vérité inacceptable, surtout de la part d’un ancien de l’IRD, ce qui rend douteuses toutes ses affirmations.

Allez voir, de Kidal à Kolondiéba, dans nos villes, quartiers, villages et fractions, l’énorme changement intervenu sur le terrain. L’émergence des élites locales, conseillers de villages, de quartiers, de fractions, conseillers communaux, maires, conseillers de cercles, conseils régionaux. On ne voit même plus de gens «loqueteux» et des «affamés» dans les campagnes et les transports se sont nettement améliorés, sans parler des écoles et de la santé. Tout cela est le résultat positif de la décentralisation, bien que beaucoup reste à faire.

Quand les Présidents seront élus par les populations elles-mêmes, devant lesquelles ils rendront compte, et non pa’r un décret de nomination, vous serez étonné face aux immenses progrès de notre pays. Nous voulons rompre avec le temps de l’AOF, le temps des gouverneurs, qui ne permettaient pas les initiatives des locaux pour laisser aux populations la liberté de propositions et de réalisation pour leur propre développement, avec l’accompagnement de l’Etat malien.

Au contraire, je félicite le gouvernement malien pour l’ouverture qu’il fait aux braves et laborieuses populations, afin de prendre en charge une partie honorable de leur destin. Il s’agit là d’une avancée considérable que les frileux, les étroits d’esprit et tous ceux qui veulent faire échec au «gouvernement actuel», au régime et, malheureusement l’ami du Mali semble en être, ne pourront accepter, car il y a là le triomphe du Mali, donc du «gouvernement actuel».

Le Président Modibo Keïta nous mena à l’indépendance et a été le père de la Réforme de l’enseignement. Le général Moussa Traoré entama la Décentralisation, le Président Alpha Oumar Konaré a été son réalisateur, le général Amadou Toumani Touré a été un bâtisseur, le Président Dioncounda Traoré mena la Transition à son terme et le Président Ibrahim Boubacar Keïta doit ramener la paix et réaliser la Régionalisation. On ne peut les insulter, on peut seulement être leurs adversaires politiques.

Il y a de faux amis du Mali qui n’aiment pas le bonheur des Maliens. A la veille de l’accession du Soudan à l’indépendance, on inventa l’Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS), pour l’amputer de Tombouctou, Gao et Kidal. Lorsque la Fédération du Mali allait devenir la locomotive de l’Afrique de l’Ouest, avec une personnalité forte comme Modibo Keïta, dont on connaît la carrure et le patriotisme, on fit éclater et disperser la Fédération, le Sénégal à l’Ouest et le Soudan à l’Est.

Aujourd’hui, au moment où, à travers l’Accord de paix, le Mali œuvre pour la paix, la sécurité et le développement, encore une fois un faux ami, sans vergogne, s’amène avec un article copié-collé pour se mettre en vedette dans nos médias et en travers de la paix, pour empêcher notre nation de réaliser ses objectifs.

Comme tous les gens de sa nature, il est plutôt habile, car il a su rassembler tous nos articles, opposition comme majorité, pour combattre le «gouvernement actuel» qui croirait, sans rire, au Père Noël. Seul lui, «l’ami du Mali», peut croire sans rire, qu’il peut mettre en difficulté un gouvernement malien avec des articles publiés dans l’Essor!

A Bozola, nous dirions tous qu’il a tout mélangé. En effet, de toute ma carrière d’enseignant, je n’ai jamais vu un professeur se contredire de manière aussi désespérée. Il dit en substance que l’Accord est mauvais, parce que même la CMA refuse de parapher, car elle n’y trouve aucune trace d’autonomie, de fédéralisme ou d’indépendance; mais lui, l’ami du Mali jure, en ricanant, que le «gouvernement actuel» organise, par cet Accord, tout ce que la CMA cherche à la loupe et ne trouve pas.

D’où vient cette logique bizarre d’un Science Po dont on peut attendre un brin d’esprit de finesse? Je me pose aussi une question lancinante: quelle motivation et quelle finalité poussent Mr. Joseph Brunet-Jailly à venir s’emmêler dans un débat interne malien où personne ne l’a invité? Vole-t-il au secours de quelqu’un? En tout cas, pas au secours de l’Opposition malienne, qui n’a nul besoin de lui, ni au secours de la CMA, qu’il combat. Pur qui roule-t-il en insultant le Gouvernement de la République du Mali.

Peut-être veut-il être un donneur de leçon? Mais, sur la question, nous en savons bien plus que lui! Pour ceux qui aiment ce pays, pour tout patriote, l’Accord d’Alger est un compromis positif et honorable, qui, s’il est signé, créera un cadre calme et serein, permettant de se retrouver pour bâtir un Mali où l’intégrité territoriale, l’unité nationale, la forme républicaine de l’Etat et la laïcité seront confortées et sacralisées. L’Accord est souple et laisse du mou pour la créativité et le génie des Maliens.

2.L’AZAWAD :

Iyad Ag Aghaly, en 1989 – 1990, dans son manifeste lors de l’attaque de Tidaghmène, disait qu’il se battait pour un «Mali démocratique, indépendant et développé, de Tessalit à Sikasso et d’Ansongo à Ambidédi». Nous pensions même que ce n’était qu’un «opposant armé» et qu’il allait devenir un de nos jeunes leaders en 1991.

Le mot Azawad ne nous choquait pas particulièrement, car il avait une connotation de développement pour un coin donné de notre territoire. Le jour où on nous a sorti un texte avec «régions du Nord que certains appellent Azawad», les plus innocents ont commencé à déchanter! Nous comprîmes immédiatement qu’il s’agissait d’une revendication politique et territoriale!

Ainsi, comme l’autruche, nous regardions le mot Azawad avec curiosité, sans jamais oser aller jusqu’à la moelle de l’os. N’y comprenant rien, certains disent même que ce n’est pas grave, c’est comme le Kaarta, le Djitoumou ou le Séno! Non, ce n’est pas la même chose, car le terme Azawad couvre plus de 65% du territoire national, avec 11% de la population du Mali. AZAWAD est le nœud du problème et doit être examiné, par les Maliens, au Mali, avec la plus grande attention. Il est le cœur du conflit, car la CMA dit que Azawad est une «entité géographique (comprendre territoriale), politique et juridique».

Contrairement à Mr. Joseph Brunet-Jailly, le peuple malien félicite son «gouvernement actuel» pour lui avoir rendu la parole sur une question non seulement cruciale, mais fondamentale. Depuis 1991, le mot Azawad a été banalisé et son sens caché. Pour la première fois, un gouvernement courageux, «le gouvernement actuel», a eu le cran de résister à toutes les pressions, pour enfin rendre à César ce qui lui appartient.

Le peuple, qui fait confiance à tous ses enfants, dont les responsables de la CMA qu’il appelle à signer l’Accord d’Alger le 15 Mai 2015 afin d’ouvrir les vraies perspectives de réconciliation nationale, du vivre ensemble, de développement durable et de prospérité dans un Grand Mali stable dans l’espace Ouest-Africain et sahélo-saharien.

C’est, dans ce projet grandiose, que Monsieur Joseph Brunet-Jailly jette du sable à pleines mains, sans même observer la moindre courtoisie envers nos autorités, légitimement élues par un peuple souverain et ami de la France, que nous aimons sans le moindre euphémisme.

Avant d’arrêter ma plume activée, laissez-moi murmurer à l’oreille de mes vieux frères Hama Ag Mahmoud et Ambéry Ag Rhissa que le Mali les attend pour la réalisation de notre projet commun, sans oublier des jeunes comme Bilal Ag AchérifF et mon fils Mossa Ag Attaher. Le 15 Mai 2015 sera un grand jour pour tout patriote malien.

Bamako, le 24 Avril 2015.

Pr. Younouss Hamèye Dicko

Président du Rassemblement pour le Développement et la Solidarité (RDS )

Directeur de l’Institut de Consultation et d’Expertise en Education

source :  22 Septembre

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