Sa connaissance de l’islam et son rigorisme religieux lui confèrent un certain crédit auprès du peuple malien, jouissant ainsi une relative confiance de la part des élites maliennes. L’imam Mahmoud Dicko puisqu’il s’agit de lui, cet ancien allié d’IBK et désormais fervent critique du Président, a su fédérer la contestation contre le régime en place pour mauvaise gouvernance. Cette stratégie d’accéder au changement tel qu’il aurait voulu a poussé son grand frère(IBK) a faire des concessions allant dans le sens de l’apaisement du climat social à savoir le déblocage de la situation des enseignants en passant par la démission de certains sages de la Cour Constitutionnelle et l’annonce de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Même si au sein de ce mouvement du 5juin on ne voit pas les choses d’un même œil, certains sachant n’avoir aucune chance d’accéder au pouvoir tentent de s’appuyer sur l’imam et ses milliers de fidèles pour arriver à leur fin.
Au micro de Diossé de la radio Nièta, le très éclairé imam concernant sa décision jugée sage lors rassemblement inédit du vendredi dernier dira « On ne peut pas refuser la médiation de tout le monde et ne faire qu’à sa seule tête même s’il se trouve qu’on ait raison. S’il y a eu autant de peur que de mal, c’est grâce à Dieu car il sait que le but de toute cette démarche n’est pas de plonger le Mali dans le chaos mais plutôt chercher une porte de sortie pour une meilleure gouvernance. Je connais tous les problèmes de ce pays et je ne vais jamais m’associer à quelqu’un pour le brûler. Nous avons vécu les événements tragiques de notre histoire, Nous n’allons jamais accepter de revivre l’horreur de 91. Même si je sais qu’ils sont déterminés » A propos de sa réaction suite au retour des émissaires « Après le refus de laisser passer les personnes choisies pour déposer la demande de démission du président, je ne pouvais pas envoyer ces jeunes innocents, d’aller arracher le pouvoir aux mains des occupants de Koulouba. Donc je ne vais jamais accepter les envoyer à l’abattoir car être Imam n’est pas uniquement de diriger la prière mais plutôt d’être sage dans la prise de décision. Le vendredi dernier était une journée de deuil pour nos soldats décédés, nous ne pouvions augmenter le nombre de nos morts » a poursuivi l’imam Mahmoud Dicko tout en invitant ses sympathisants de continuer à lutter pacifiquement jusqu’à la victoire finale.
Ben Chérif