En République démocratique du Congo, l’enquête se poursuit sur la mort du colonel Mamadou Ndala, tué dans une embuscade le 2 janvier 2014. Une commission d’enquête militaire est depuis le début de la semaine à Beni et plusieurs officiers des FARDC ont été interpellés.
Si à l’origine, le gouvernement évoquait la piste des ADF-Nalu, les rebelles ougandais très actifs dans la région, celle d’un règlement de comptes au sein des forces armées congolaise semble aujourd’hui privilégiée.
Du côté du gouvernement, pas de commentaire sur de potentielles arrestations. Il s’agit d’une enquête criminelle, dit le ministre de la Défense. Le porte-parole militaire du Nord-Kivu continue de parler d’une vague d’interpellation en vue d’interrogatoires, mais assure que la culpabilité des officiers concernés n’est pas encore établie.
Selon plusieurs sources, plus d’une dizaine d’officiers ont été interpellés, certains arrêtés, d’autres, mis en résidence surveillée, d’autres encore sont simplement aux arrêts après avoir été entendu par la commission d’enquête : capitaine, major, lieutenant-colonel, général du secteur de Beni, de la garde présidentielle et même parmi les commandos d’élite, l’unité du colonel Ndala. Personne ne semble épargné.
« Tout ce que je peux vous dire, c’est que beaucoup d’accusations ont été lancées devant les enquêteurs », explique une source militaire congolaise. Ajoutant que ces accusations allaient d’avoir organisé et mis en œuvre le complot visant à tuer le commandant Mamadou Ndala jusqu’à des faits de négligences graves qui ont conduit à sa mort.
L’assassinat du jeune colonel des FARDC avait provoqué une forte émotion dans le Nord-Kivu où il était considéré comme un héros. « Démêler les fils de cette affaire risque de prendre du temps », dit un expert sur le Congo. Le colonel Mamadou avait plus d’un ennemi haut placé dans la province. Au sein de la communauté internationale, on reste circonspect quand à ces interpellations dans l’attente de savoir qui sera réellement inculpé.
Source: RFI