La cérémonie d’investiture du nouveau président de la République démocratique du Congo a eu lieu jeudi 24 janvier, à la mi-journée au palais de la Nation. L’opposant Félix Tshisekedi est devenu cinquième président du pays, mais le premier dans l’histoire du pays à le devenir démocratiquement. Dans son discours d’investiture, qui a duré près d’une heure et au cours duquel il a eu un malaise, il a salué ce jour historique.
À la tribune, Joseph Kabila et Félix Tshisekedi étaient côte à côte. Avec eux, le Kényan Uhuru Kenyatta, le seul chef d’État étranger à avoir effectué le déplacement à Kinshasa.
La cérémonie d’investiture de Félix Tshisekedi Tshilombo, officiée par la Cour constitutionnelle a connu trois temps forts. Tout d’abord, la prestation de serment du nouveau président de la République Démocratique du Congo avec la remise des symboles du pouvoir : l’emblème, la Constitution et les armoiries, et le discours d’investiture.
Dans un discours résolument rassembleur, Félix Tshisekedi a promis d’œuvrer à la « réconciliation » et tendu la main à ses deux adversaires malheureux à la présidentielle, Emmmanuel Ramazani Shadary et Martin Fayulu. Ce dernier n’était pas présent et continue de contester sa défaite.
M. Tshisekedi promet la libération de tous « les prisonniers politiques »
S’il y avait peu d’annonces dans ce discours assez général, Félix Tshisekedi s’est dit animé d’une « grande humilité » face aux « lourdes responsabilités » qui l’attendent et a redit ses priorités: lutte contre la pauvreté, pacification, développement rural, ainsi que l’emploi des jeunes.
Mais pour ceux qui espéraient des annonces concrètes et pour marquer le début du changement espéré par les Congolais, Félix Tshisekedi a tout de même promis de recenser tous les prisonniers politiques. Cela en vue de leur libération très rapide par le futur ministre de la Justice.
Main tendue à Joseph Kabila, dont Tshisekedi a été un opposant
Félix Thisekedi s’est aussi engagé à lutter contre la corruption, l’évasion fiscale et à améliorer le respect des droits de l’Homme. Promettant de lancer une campagne pour sensibiliser tous les agents de l’État sur « leur responsabilité vis-à-vis de la population congolaise ».
Mais l’heure n’était pas aux règlements de compte ni aux critiques du bilan de Joseph Kabila. Le nouveau chef d’État a au contraire salué la « détermination » du président sortant en faveur de « l’alternance démocratique et pacifique ».
Tandis que ses partisans entonnaient des chants pour lui demander de ne pas oublier l’héritage de son père, le très populaire Étienne Tshisekedi, le nouveau président a promis de s’inscrire dans les traces de celui qui, dit-il, a « façonné notre lutte politique » de l’opposition « durant quatre décennies ».
Malaise soudain
Mais après, un moment de stupeur : le président Félix Tshisekedi est resté figé, comme interdit de toute parole. Son épouse, ses proches, les secours ont accouru et la diffusion de son discours a été interrompue pendant une quinzaine de minutes… un coup de chaleur. Débarrassé de son gilet pare-balles, il s’est remis debout pour continuer son discours jusqu’à la fin.
Ce dernier a finalement été prononcé devant un seul chef d’État étranger : le Kényan Uhuru Kenyatta. Un chiffre bien loin des 17 annoncés la veille de la cérémonie. Car les autres pays africains présents étaient représentés par des rangs inférieurs aux chefs de l’exécutif, comme la Tanzanie, le Gabon, la Namibie, le Maroc, le Burundi, l’Angola, le Congo-Brazzaville ou l’Égypte. Chez les pays occidentaux, les États-Unis et les Européens étaient représentés par leurs ambassadeurs.
Source: RFI