Un accord politique a été trouvé en RDC entre la majorité et une frange de l’opposition et de la société civile. Il devrait être signé mardi individuellement par les quelque 300 participants au dialogue, a annoncé le facilitateur de l’Union africaine Edem Kodjo. L’accord a été adopté lundi 17 octobre en plénière par acclamation. Mais les délégués sont repartis sans texte. Que sait-on de cet accord ?
■ Le calendrier des élections
Premier point de l’accord trouvé par la majorité et la frange de l’opposition présente au dialogue : pas de date pour les élections présidentielle, législatives et provinciales. Mais une date fixe pour le dépôt des candidatures : le 30 octobre 2017. Les scrutins devront eux être organisés dans les six mois. Fin avril 2018, c’est ce que disent les délégations de la majorité et de l’opposition. Certains délégués se demandaient lundi soir si la commission électorale était vraiment dans l’obligation de respecter ce nouveau délai. C’est impératif, dit l’opposition au dialogue. La Céni conserve ses prérogatives, rappelle un délégué de la majorité.
■ Un Premier ministre de l’opposition
Deuxième point, le Premier ministre sera une personnalité issue de l’opposition représentée au dialogue. Pas de détail sur la distribution des postes au sein du gouvernement d’union nationale. Pour ne pas donner l’impression qu’il s’agit d’un accord de partage du pouvoir, disent majorité et opposition au dialogue, le gouvernement devra être formé dans les 21 jours après la signature de l’accord.
■ Un comité de suivi
Troisième point, un comité de suivi devra se réunir un mois après la signature de l’accord : sept membres de la majorité, sept de l’opposition et trois de la société civile. Appuyé par la communauté internationale, insiste l’opposition au dialogue qui souhaitait à l’origine un comité mixte.
■ Quid de Joseph Kabila ?
Enfin, pour ce qui est du sort du chef de l’Etat après le 19 décembre, il est dit que le président en exercice reste en fonction jusqu’à l’installation du nouveau président. L’accord parle simplement de respect strict de la Constitution.
Prudence et satisfaction
Pour Vital Kamerhe, président de l’UNC (Union pour la nation congolaise) et co-modérateur au dialogue pour l’opposition, au-delà de la satisfaction, le plus dur reste à faire. « Il faut maintenant appliquer l’accord. Donc pour la première fois dans ce pays, on va signer un accord sans que personne sache ce qu’il va devenir. Donc nous sommes venus d’abord motivés par l’intérêt général », souligne-t-il.
De son côté, la majorité se veut rassurante quant au respect de la Constitution. Selon Emmanuel Ramazani Shadari, même le président Kabila respectera scrupuleusement cette Constitution. « Le deuxième volet de l’accord, ici, c’est le volet politique. Nous nous sommes mis d’accord de respecter la Constitution et rien que la Constitution », assure-t-il.
Ce qui signifie donc que Joseph Kabila ne sera pas candidat ? « Le président Kabila vous a dit qu’il va respecter la Constitution de l’article premier jusqu’au dernier. Ici également au dialogue, nous avons dit que nous allons respecter la Constitution », insiste-t-il.
La société civile, elle, entend s’ériger en gendarme pour faire respecter l’ensemble de l’accord convenu au dialogue national. « Nous allons nous organiser pour voir comment nous pouvons accompagner cet accord pour qu’il soit réellement appliqué », explique Magguy Kiala Bolenga de la société civile.
Source: Rfi