Au moins deux morts et cinq blessés ont été signalés à Obo, à l’extrémité est de la Centrafrique. Cette ville est régulièrement attaquée par la rébellion ougandaise LRA. Mais mardi matin, des violences ont opposé des jeunes à des éléments de la Force de défense du peuple ougandais, l’UPDF, dont un contingent est déployé dans la région pour combattre les rebelles.
A l’origine des violences : une voiture. Un pick-up de service utilisé par l’ancien préfet. Depuis quelque temps, les habitants soupçonnaient son successeur de vouloir s’accaparer le 4×4, de vouloir l’utiliser à des fins personnelles.
Vers 6 heures, plusieurs milliers de jeunes ont convergé devant son domicile. Ils ont mis la pression et récupéré la voiture. Puis, ces mêmes jeunes se sont rendus à la mairie, pour demander la restitution de matériel communautaire comme des panneaux solaires ou des téléviseurs.
Tirs sur la foule
C’est là que la situation a dégénéré et que les soldats de l’UPDF ont ouvert le feu, raconte cet habitant réfugié en brousse : « On ne comprend pas. Ils sont venus pour nous protéger et pour nous secourir et pourtant, ils ont tiré sur nous ».
Selon un autre témoin, les éléments de l’UPDF ont sciemment tiré sur la foule : « Pour l’instant, on ne sait pas qui a donné l’ordre de tirer sur la population. Il y avait beaucoup de personnes qui criaient parce qu’ils ne tiraient pas en l’air, mais directement sur la foule ».
La situation s’est ensuite calmée. Des soldats centrafricains se sont déployés. Les soldats ougandais eux sont repartis dans leur base, en périphérie d’Obo où selon plusieurs sources, le préfet et le maire se trouvaient après la fusillade.
rfi