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Rassemblement réprimé au Mali:  La CPI met en garde les acteurs politiques 

« Il est absolument indispensable que chacun fasse preuve de retenue et garde à l’esprit que le bureau du procureur garde un œil sur ce qui se passe, par ce que les violences électorales ou post-électorales, nous avons vu ça dans d’autres pays, ça peut aboutir à des conséquences absolument dramatique, ça peut aboutir à des crimes de masse et ça peut amener à ce que les gens rendent des comptes individuellement devant les tribunaux nationaux et internationaux. Donc, il faut absolument garder son calme et résoudre  tous les différends par des voies pacifiques et  légales » interpelle la CPI.

Même appel à la retenue du côté de l’Union européenne qui a demandé le respect de la liberté d’expression. « Les manifestations doivent se dérouler de manière pacifique », a déclaré le porte-parole de l’Union européenne dans un communiqué, « appelant tous les acteurs, y compris les forces de l’ordre, à faire preuve de retenue ».

Les Etats-Unis, eux, ont été beaucoup plus offensifs. Ils ont condamné, l’usage de la violence bien sûr, mais aussi, l’interdiction de cette marche. « Attaquer des manifestants non armés engagés dans un dialogue pacifique est un affront aux valeurs intrinsèques de la démocratie », a estimé le département d’Etat américain qui a demandé au gouvernement malien d’« autoriser les rassemblements pacifiques de tout groupe et citoyen ».

La Cour pénale internationale (CPI) surveillent de près les événements au Mali.

Ce jour, des manifestants  aux mains nues ont été chargés  sans ménagement dans la rue par des forces de l’ordre qui visiblement avaient reçu des  consignes pour  réprimer durement la manif. Ainsi, dans la vague de condamnation et de réprobation entendue  à l’intérieur et à l’extérieur du pays, l’on a noté celle de l’association malienne des droits de l’homme (AMDH). Outre le fait de condamner sévèrement la répression  du 2 juin, l’AMDH, sans doute sentant  venir  d’autres dangers, a sévèrement mis en garde tous ceux qui seront tentés  de commettre  des crimes à l’occasion de la tenue de la présidentielle. En effet,  l’organisation de défense des droits de l’homme  dit clairement ceci : « L’AMDH se fait le devoir de rappeler à toutes les parties prenantes que la Cour Pénale Internationale (CPI) suit avec beaucoup d’attention les périodes Pré-électorales et post-électoral au Mali. Le Mali a déféré sa situation à la juridiction internationale en juillet 2012 en vertu de laquelle saisine la CPI peut ouvrir des enquêtes sur des crimes internationaux sur n’importe quelle partie du territoire Malien ». Cette mise en garde intervient  au moment où à Bamako des groupes de jeunes visiblement instrumentalisé, financé et endoctriné se regroupent  au sein de soi-disants mouvements qui en réalité  sont des milices en gestation à Bamako. Des vidéos appelant à faire couler le sang font le tour déjà sur les réseaux sociaux. Cela se passe sans aucune réaction des autorités en charge d’assurer la sécurité des citoyens

Aujourd’hui, il est du devoir de certaines organisations internationales, notamment.la Minusma de veiller  sur le pourrissement de la situation à Bamako. Afin de prévenir les dérapages à l’image de ceux connus dans un pays voisin.

De son côté, le ministère malien de la Sécurité et de la Protection civile a indiqué que la manifestation avait été interdite et que les opérations s’étaient déroulées « normalement ». Le scrutin présidentiel est prévu le 29 juillet prochain. Une quinzaine de candidats sont en lice dont le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta. La campagne officielle doit démarrer le 7 juillet, mais la pré-campagne est déjà émaillée de tensions. Au fil des semaines, les autorités maliennes se sont crispées jusqu’à interdire cette marche de l’opposition ce samedi.

L’argument invoqué était l’état d’urgence. Argument irrecevable pour l’opposition qui dénonce une « atteinte intolérable aux libertés fondamentales ». L’opposition a d’ores et déjà annoncé la tenue d’une nouvelle manifestation le 8 juin prochain. Son but : réclamer des élections transparentes et un accès équitable à l’Office de radiodiffusion télévision du Mali.

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