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Rassemblement des musulmans au stade 26 mars : Une journée de prière à l’allure d’un meeting politique

Commencé dans le flou, le meeting, appelé, journée de prière, s’est terminé dans le même flou artistique. Car, en lieu et place d’une prière pour le Mali, le peuple malien a assisté ce dimanche 10 février 2019 à des déclarations politiques. Pire, le très respecté Chérif de Nioro, Mohamed Ould Cheickna Haïdara dit Bouyé, a renouvelé sa demande de destitution du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga.

A l’annonce de la rencontre de la communauté musulmane au stade du 26 mars, nombreux sont les Maliens qui craignaient un soulèvement populaire. Tentant de calmer les esprits, le président du Haut conseil islamique du Mali, Mahamoud Dicko, a animé une conférence de presse à la veille dudit meeting. Dans un langage complexe, où l’on constate une chose et son contraire, il affirme que la présente journée n’est pas une journée de colère. Plutôt une journée de prière, d’interpellation et de vérité. Ce qui fera dire aux esprits malins qu’interpellation ne va pas avec prière. Mais, pour le gouvernement qui se montrait plus optimiste, il semble n’avoir retenu que le mot prière ; d’où son engagement à accompagner ladite journée. Ce, à travers un appui financier de 50 millions de francs CFA. La polémique entretenue autour de cette donation en a dit long sur la réelle motivation de cette rencontre.

Un don refusé qui faisait le buzz sur les réseaux sociaux. Quelques heures plus tard, certains partis politiques de l’opposition ont lancé des appels à la mobilisation, tels que l’Union pour la République et la Démocratie, le PDES et ADP-Maliba. Comme pour dire qu’il faut une dose politique afin de renforcer les leaders religieux. La suite est connue. La mobilisation a été une véritable démonstration de force. Les Maliens venant de l’intérieur et de l’extérieur ont pris d’assaut le stade du 26 mars. La nuit, il était à moitié plein. Dans la journée d’hier, c’était une marée humaine que le stade n’a pas pu contenir. Ainsi, après la lecture d’usage du Coran, les leaders religieux ont donné le ton. Ce, en présence de plusieurs leaders politiques, majoritairement des opposants au régime en place.

Dicko et Bouyé exigent le limogeage du Premier ministre 
Comme on pouvait s’y attendre, les intervenants n’ont pas été tendres avec les gouvernants.
À en croire le représentant du Chérif de Nioro, Bouyé reste sur sa position de guerre tant que le président de la République ne renvoie pas Soumeylou Boubèye Maïga qui, selon lui, est l’artisan de la dégradation du climat social au Mali.
Par ailleurs, a-t-il souligné, le Chérif lance un avertissement au Président IBK de faire le nécessaire avant qu’il ne prenne d’autres mesures contraignantes pouvant compliquer davantage les choses. À l’en croire, le leader religieux souligne que sa riposte pourrait être très impitoyable s’il n’y a pas d’évolution. Et pour lui, IBK doit protéger les Maliens de tous bords et prendre en compte des mesures pouvant servir les intérêts des musulmans.

Pour sa part, le président du Haut conseil islamique du Mali, Mahamoud Dicko a fait une mention spéciale au Chérif de Nioro qui leur a offert 50 millions FCFA pour l’organisation de ce meeting. À l’en croire, la réussite de ce meeting est un test pour les musulmans du Mali. Ce serait d’ailleurs, selon lui, la raison du rejet des 50 millions FCFA du gouvernement.

À l’en croire, il est temps que les autorités se concentrent sur la résolution des maux de la population. Et cela, en commençant par la résolution de la crise au centre.

Tout comme l’a souligné le représentant du Chérif de Nioro, Mahamoud Dicko a lancé un vibrant appel au chef de l’Etat afin qu’il se débarrasse du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga en raison de la gestion « calamiteuse » du pays.

Parlant du programme de l’éducation sexuelle dans les écoles, le président du Haut conseil islamique demande la mise en place d’une loi sanctionnant les pratiques de l’homosexualité au Mali. C’est pourquoi il demande au peuple de rester mobilisé, comme l’a dit le messager du Chérif de Nioro, pour la suite de la lutte si IBK ne renvoyait son chef du gouvernement.

Oumar KONATE et Adama TRAORE

Source: La Preuve

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