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Rapport sur l’indice du terrorisme en 2024: au Mali, une baisse de 21% des attaques terroristes

Dans le rapport de Global terrorism index 2024, le nombre de décès liés aux attaques terroristes au Mali est passé de 763 en 2023 à 604 en 2024, soit une baisse de 21 %. Une situation expliquée par l’impact de l’intensification des opérations menées par les forces armées maliennes contre les groupes terroristes. Malgré cette prouesse, le Mali figure parmi les 4 pays les plus affectés par le terrorisme. Dans ce classement funeste, le Burkina Faso est le plus touché avec 20% des attaques.

Le rapport Global terrorism index 2024 qui fait état de l’impact des attaques terroristes relève que le Sahel est la région la plus touchée au monde, représentant plus de la moitié de tous les décès dus au terrorisme et 19 % des attaques dans le monde en 2024. Cinq des dix pays les plus touchés par le terrorisme se trouvent dans la région du Sahel. Il s’agit notamment du Burkina Faso, du Niger et du Mali.

Burkina Faso, le plus touché par le terrorisme
Selon le rapport que l’on a pu consulter, le Burkina Faso a conservé sa position de pays le plus touché par le terrorisme en 2024, enregistrant le plus grand nombre de décès dus au terrorisme pour la troisième année consécutive. Malgré une réduction de 21 % des décès dus au terrorisme et une baisse de 57 % des attaques, le pays a enregistré 1 532 décès au total.
“Le terrorisme au Burkina Faso est devenu nettement plus meurtrier, avec une moyenne de près de 14 décès par attaque en 2024, contre un peu plus de sept par attaque en 2023”, précise le rapport de Global terrorism index, ajoutant : “un cinquième de tous les décès enregistrés dans le monde se sont produits à l’intérieur de ses frontières, ce qui souligne la gravité de la crise sécuritaire du pays”.
La baisse des attaques au Burkina Faso est survenue après que 200 villageois et soldats ont été tués lors d’une attaque du JNIM en août 2024, constate le rapport tout en indiquant que suite à ce massacre de masse, le gouvernement burkinabé “s’est engagé à donner la priorité à la lutte contre le terrorisme dans ses politiques de sécurité.”
Après cette attaque qui a endeuillé le pays, poursuit-il, seulement 27 attaques ayant entraîné 144 décès ont été enregistrées au cours des quatre mois suivants, contre 50 attaques et 777 décès au cours des quatre mois précédents.
Malgré les défis, relève le document, les efforts continus dans la lutte contre le terrorisme, soutenus par des initiatives régionales comme l’Alliance des États du Sahel, créée par le Burkina Faso, le Niger et le Mali, offrent une certaine dose d’optimisme. En septembre 2023, les trois pays ont décidé de mutualiser leur effort contre le terrorisme qui affecte le développement.

Au Mali, les décès et attaques terroristes ont baissé de 21%
Dans ce rapport, notre pays bien classé parmi les 4 pays les plus affectés par le terrorisme, le nombre de décès dus au terrorisme a diminué pour la deuxième année consécutive. En effet, selon le document, notre pays a enregistré 604 décès dus à 201 attaques, soit une réduction de 21 % du nombre de décès et d’attaques par rapport à l’année précédente. En 2023, les attaques liées au terrorisme ont fait 763 morts, rappelle Global terrorism Index.
Plus en détail, le document atteste que “le terrorisme a diminué dans la plupart des régions du Mali, notamment à Gao, Ségou, Koulikoro et Tombouctou, qui ont connu moins d’attaques et de décès liés au terrorisme en 2024. Cependant, Bamako a connu des activités terroristes pour la première fois depuis 2016, avec trois attaques en 2024 ayant fait 70 morts, le plus grand nombre jamais enregistré dans la ville.
La baisse du nombre de décès et d’attaques est expliquée par l’impact de l’intensification des opérations menées par les forces armées maliennes contre les groupes terroristes depuis quelques années. En dépit de cette montée en puissance, les menaces persistent et les groupes extrémistes continuent d’exploiter l’instabilité dans le pays.
“La frontière du Mali avec le Niger et le Burkina Faso continue d’être la zone la plus touchée par le terrorisme, près des trois quarts des attaques et des décès se produisant dans ces région”, souligne le rapport.
Dans notre pays, le JNIM reste le groupe terroriste le plus important, enregistrant 77 attaques et 322 décès en 2024, son deuxième bilan le plus lourd depuis la création du groupe en 2017. Cependant, son activité a diminué pendant la période de l’enquête, les décès et les attaques attribués au groupe ayant chuté de 3 %.
L’activité de l’EI a également diminué au Mali, enregistrant une baisse de 88 % des décès et de 45 % des attaques par rapport à l’année précédente. Cependant, 58 % du total des attaques au Mali et 45 % du total des décès ont été attribués à des groupes djihadistes indéterminés, qui sont probablement des attaques non revendiquées par le JNIM ou les militants de l’EI.

Le Niger détient bilan militaire le plus élevé en 2024
Selon le rapport, le terrorisme au Niger a atteint des niveaux sans précédent en 2024, poursuivant la forte hausse de l’activité observée en 2023. Le nombre d’attaques terroristes est passé à 101 en 2024, contre 62 l’année précédente, tandis que les décès ont presque doublé, avec 930 enregistrés en 2024 contre 479 en 2023.
Le nombre de décès civils au Niger a presque triplé en 2024, tandis que les décès militaires sont passés à 499, contre 340 l’année précédente, ce qui représente plus de la moitié de tous les décès dans le pays. Le Niger détient désormais le bilan militaire le plus élevé de tous les pays en matière de décès dus au terrorisme en 2024.
“L’attaque la plus meurtrière du Niger en 2024 s’est produite lorsque plus de 300 hommes armés ont tué 237 soldats lors d’une attaque dans la région de Tahoua, près de la frontière malienne. Aucun groupe n’a revendiqué la responsabilité de l’attaque au moment de la rédaction du présent rapport, mais des djihadistes opèrent dans la région”, souligne le document.
Selon le rapport, l’EI est également resté actif, bien que les attaques soient restées stables par rapport aux années précédentes et que les décès attribués au groupe aient diminué de moitié pour atteindre 108. Cependant, l’ampleur réelle de l’activité de ces groupes reste incertaine, car 75 % des décès et 66 % des attaques en 2024 n’ont été revendiqués par aucun groupe terroriste.
L’Etat islamique, le monstre du monde
L’EI est resté le groupe terroriste le plus meurtrier au monde en 2024, malgré une baisse de 10 % du nombre de décès attribués au groupe et à ses affiliés, à 1 805. Les attaques confirmées par l’EI et ses affiliés ont représenté 16 % de toutes les attaques dans le monde en 2024. Cependant, le nombre réel est probablement beaucoup plus élevé, car un pourcentage élevé d’attaques ne sont attribuées à aucun groupe et se produisent fréquemment dans des régions où l’EI opère. Le nombre total d’attaques confirmées de l’EI est passé de 525 en 2023 à 559 en 2024, soit une augmentation de 6 %. L’EI était actif dans 22 pays en 2024, soit un de plus qu’en 2023, avec des attaques survenues dans six des neuf régions du GTI : Asie-Pacifique, Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), Afrique subsaharienne, Russie et Eurasie, et Asie du Sud.
Il s’agit du nombre le plus élevé de pays touchés par des attaques de l’EI depuis 2020, année où des attaques ont été enregistrées dans 30 pays. La Syrie a été le pays le plus touché par les attaques terroristes de l’EI pour la deuxième année consécutive, avec 369 attaques en 2024, soit une augmentation de près de 50 % par rapport aux 250 enregistrées en 2023. Le plus grand nombre de décès dus aux attaques de l’EI s’est également produit en Syrie pour la troisième année consécutive, avec 708 décès en 2024, soit un tiers de plus que les 534 de 2023.

Les groupes terroristes exploitent les avancées technologiques

Les organisations terroristes s’adaptent rapidement aux nouvelles technologies, transformant leurs opérations grâce à l’intelligence artificielle et aux communications cryptées. Les agences de renseignement rapportent que l’ISK a considérablement élargi son arsenal numérique, produisant du contenu vidéo amélioré par l’IA et des magazines en ligne sophistiqués dans plusieurs langues.
Le groupe déploie des plateformes de messagerie cryptées et des cryptomonnaies pour collecter des fonds, tout en utilisant l’IA pour créer une propagande localisée destinée à des cibles étrangères. Son rayonnement s’étend désormais de l’Asie centrale à l’Amérique du Nord, démontrant ainsi comment les plateformes numériques ont remodelé le recrutement et les opérations terroristes.
Cette évolution technologique pose de nouveaux défis aux services de sécurité, car les extrémistes exploitent de plus en plus les applications cryptées et les forums du dark web à des fins de radicalisation et de planification opérationnelle. L’IA permet également aux services de renseignement d’analyser de plus grandes quantités d’informations et de détecter la radicalisation plus tôt.

Les nations occidentales face à un nouveau paysage terroriste
La majorité des attaques occidentales sont désormais menées par des individus sans affiliation formelle à un groupe, qui se radicalisent via les réseaux sociaux, les plateformes de jeux et les applications de messagerie cryptées. Le passage à la radicalisation en ligne a permis aux terroristes potentiels d’accéder à des contenus extrémistes et de s’organiser avec un minimum de contact physique. La radicalisation algorithmique sur les sites de réseaux sociaux populaires peut conduire les utilisateurs vers des contenus de plus en plus extrêmes au fil du temps.
L’Occident a connu sa première hausse majeure des incidents terroristes depuis 2017, avec une hausse de 32 à 52 attaques. La Suède, l’Australie, la Finlande, les Pays-Bas, le Danemark et la Suisse ont enregistré leurs premiers attentats depuis plus de cinq ans. L’Allemagne a été le pays européen le moins performant, se classant au 27e rang mondial après l’attentat du marché de Noël de Magdebourg.
Au Royaume-Uni, les moins de 18 ans ont représenté 42 % des 219 arrestations pour terrorisme l’an dernier1, ce qui reflète une tendance plus large dans les pays occidentaux où les jeunes représentent un suspect terroriste sur cinq. Ils n’ont généralement pas de liens avec des groupes établis et peuvent combiner des idéologies extrémistes contradictoires.

Par Sikou Bah

Source : Info Matin
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