L’information a été donnée hier, dans l’après-midi, au cours de la traditionnelle conférence de presse animée dans un hôtel de la place. Le Dr Mark BRISTOW, Directeur général ; Mahamadou SAMAKE, Directeur Afrique de l’Ouest ; Chiaka BERTHE, Directeur des opérations POUR L’Afrique de l’Ouest ; Hilaire DIARRA, Directeur environnement, étaient les animateurs de cette conférence de presse.
En campant le décor, le Dr BRISTOW a fait savoir que le complexe Loulo et Gounkoto fait partie des 10 plus grandes mines au monde. Pour lui, le Mali est important parce que non seulement il recèle 3 des 5 mines de la société en Afrique de l’Ouest, mais également en termes de rendement des mines.
Chiaka BERTHE a parlé des opérations de Randgold dans notre pays. Il a révélé que la production d’or trimestrielle combinée pour le complexe de Loulo-Gounkoto était de 172 350 onces, soit une baisse de 11 % par rapport au trimestre record précédent (2e trimestre 2017 qui faisait 194 091 onces) reflétant la baisse de la production ainsi qu’une augmentation des coûts miniers associés à un ratio de découverture plus élevé.
À Morila, la production d’or du 3e trimestre est de 15 959 onces, en ligne avec celle du trimestre précédent.
Hilaire DIARRA a, quant à lui, parlé de la stratégie de développement communautaire axée principalement sur l’éducation ; l’eau potable ; le développement économique et la santé.
En matière d’éducation, on note, entre autres, la construction de 12 écoles avec un effectif supérieur à 3 000 élèves contre 500 environ à l’ouverture de la mine ; l’attribution de bourses d’excellence à 26 étudiants locaux, sous le slogan un village une école.
Dans le domaine de l’approvisionnement en eau potable, l’on relève la réalisation de 47 forages et 4 systèmes d’adduction en eau ; une analyse régulière de la qualité de l’eau, avec un compte-rendu.
Pour ce qui est du développement économique, la mine a favorisé l’implantation de Microcred, avec 221 millions FCFA de dépôts, dont 100 millions FCFA de crédit accordé, une ligne de crédit de 122 FCFA millions créée.
Dans le domaine de la santé, il y a la lutte contre le paludisme dans les communautés locales ; 1 centre de santé a été construit, 2 réhabilités et équipés pour plus de 183 millions FCFA…
Hilaire DIARRA a fait savoir que la société est dans une logique de transformer Morila, dont la fermeture est pour bientôt, en centre commercial agricole.
Mahamadou SAMAKE a parlé de la contribution de Randgold Resources à l’économie malienne qui s’élève à 2 879 milliards FCFA.
Pour autant, il n’a pas manqué de soulever, une nouvelle fois la question du Code minier qui gagnerait à être relu. Il a fait savoir que depuis les années 90, beaucoup de pays ont révisé leur Code minier avec une tendance à augmenter les taxes pour permettre à l’État de faire le plus de recettes possibles. Pour lui, les multiples révisions ne sont pas productives. Il en veut pour preuve qu’entre la phase d’exploration et de production, il faut tabler sur 12 ans et que c’est seulement au terme de ces années qu’on peut savoir si le Code est bon ou pas. Pragmatique, Sam pense qu’il faut l’appliquer à des situations concrètes, d’autant plus que la loi n’est pas rétroactive. Pour lui : « il est donc impératif que l’examen actuel du code minier soit entrepris en tenant compte de cet objectif et que tout changement proposé soit fait en fonction de l’attractivité relative du code par rapport aux pays voisins qui sont en concurrence pour les mêmes dollars dédiés à l’exploration et à l’investissement. Cela est particulièrement important pour faire face aux défis inhérents à la mise en valeur et à l’exploitation d’une mine dans un pays confronté à des problèmes d’infrastructures comme le Mali avec des difficultés de trouver des réserves d’or de remplacement. Le gouvernement devrait se concentrer sur le travail avec l’industrie pour maintenir la position du Mali comme l’une des premières destinations pour l’investissement minier en Afrique de l’Ouest, »
‘’Par rapport à la gouvernance minière, le Mali pourrait être moins attractif’’, a-t-il averti.
Autre casse-tête pour la société, c’est ce qu’on appelle orpaillage traditionnel. Il précise que la société n’a pas de problème avec les orpailleurs qui précèdent les sociétés minières, mais avec les illégaux, à savoir ceux qui veulent exploiter l’or sur des propriétés d’autrui. À l’instar du Dr BRISTOW, il préconise une solution régionale, d’autant plus que plusieurs pays sont impliqués.
Pour souligner l’importance de la question, il a révélé que la société a été interpellée à Kayes pour une affaire d’importation de cyanure de 2 tonnes appartenant prétendument à la mine de Gounkoto. Or, Gounkoto n’a pas d’usine, par conséquent n’a pas besoin de cyanure. Il s’est avéré que le produit a été importé depuis le Burkina pour se retrouver à Kayes.
Autre péril qu’il met en relief, c’est l’utilisation, de plus en plus, d’explosifs complexes.
Par Bertin DAKOUO
Info-matin