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Ramadan : MOIS DE DÉVOTION ET DE DÉPENSES

Le ramadan est un mois béni qui permet de se rapprocher du Tout-Puissant, Clément et Miséricordieux et de l’adorer. Mais pour les musulmans, ce mois de dévotion est aussi celui des dépenses excessives. Pour permettre aux fidèles de passer ce mois dans de meilleures dispositions psychologiques et financières, les établissements financiers de la place accordent des prêts à leurs clients. Ils annoncent même ces propositions de prêts, un mois à l’avance.

Madani Coulibaly, chef d’agence d’une banque de la place, explique que son institution bancaire accorde à chaque ramadan la possibilité à ses clients d’avoir des prêts qui varient entre 50 000 à 500 000 Fcfa. Notre banquier reconnaît que les demandeurs se bousculent aux portillons. « Ils demandent même plus que d’habitude », confie le chef d’agence.
Pour sa part, un policier confie aussi que chaque année, il profite de cette offre de sa banque pour gérer les dépenses de ce mois. « Avec nos maigres salaires, on est contraint de nous endetter à la banque pour joindre les deux bouts pendant le Ramadan », prétexte l’agent de sécurité avant de préciser que cet argent couvre aussi la fête de l’Aid el Fitr.
Le sucre est un aliment abondamment consommé pendant le mois de jeûne musulman. Les différents services se démènent pour soulager leurs agents des dépenses liées à cette denrée de première nécessité. Ils offrent des sacs de sucre aux travailleurs qui doivent rembourser par tempérament (généralement c’est en trois mois). Mais tout le monde ne bénéficie pas de cette faveur.
Mamadou est gérant d’une quincaillerie. Il a sa méthode qui le soulage puisqu’il agit par anticipation. Chaque année, il cotise avec son frère pour payer 4 à 5 sacs avant le ramadan. Ainsi, il estime être tranquille sur ce plan. Boubacar, lui profite du service de sa sœur cadette pour s’offrir un sac de sucre. Il s’appuie sur sa parente qui accepte de se procurer un sac de sucre au service pour son frangin. Et à la fin du mois, il rembourse intégralement sa sœur.
Notre équipe de reportage a fait un tour au marché où règne un grand tohu-bohu. Vendredi dernier, on se croirait à une veille de fête tant chacun voulait s’approvisionner en denrées de première nécessité. Le marché « Niono Place » grouillait de monde et de marchandises.
Sacs d’oignon, de pomme de terre étaient visibles un peu partout. Avec l’affluence des acheteuses, vendeurs et vendeuses se frottaient les mains. Les porteurs de bagages aussi. Ces jeunes gens tournaient à plein régime en proposant leur service pour porter les emplettes des dames. Une vieille dame confie n’avoir jamais vu le marché comme ça. « Depuis l’entrée, j’ai senti un changement », témoigne-t-elle, expliquant venir chaque mois faire ses achats dans ce marché. Elle avait du mal à accéder à la place de son fournisseur habituel. Pour éviter la grosse affluence à la veille du ramadan, certaines dames préfèrent anticiper en s’approvisionnant à l’avance. C’est le cas d’Aminata Keïta, Fatoumata Bagayogo et Bintou Diallo. Ces trois femmes officient dans la même structure, et ont eu le temps de faire leurs achats depuis deux semaines. Elles témoignent avoir pu acheter ce dont elles ont besoin sans grands tracas et à des prix abordables surtout pour les bourses modestes. « Le kilo d’oignon était vendu à 125 F cfa », confie l’une de nos braves dames.
Maimouna Traoré, célibataire mais soutien de famille, explique avoir acheté, il y a un mois, deux sacs d’oignon. Elle a également acheté de la pomme de terre, un carton de petit-pois, un grand bidon d’huile, une boîte de moutarde et de la mayonnaise, des œufs et du Kinkéliba. « Des légumes frais, puisqu’il est difficile de les garder, je m’en procurerai au fur et à mesure »,  précise la bonne dame. Ousmane Dembélé a aussi profité de l’évolution du marché des oignons pour s’acheter 4 sacs. Il a pris le soin de bien de les stocker dans un coin de sa maison. Sa femme Satou confesse qu’il lui a formellement interdit d’y toucher avant le mois de ramadan.
Le ramadan exige de renouveler aussi la vaisselle. Pour cela, un grand magasin au niveau du « Rail-da » était bondé de clientes. Ces dames achetaient des carafes, des gobelets, des tasses de café, des thermos, des cuillères et des assiettes. D’autres se procuraient en plus des tablettes à manger.

Fatoumata NAPHO

L’Essor

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