Dans le but de lutter contre la radicalisation et l’extrémisme violent dans le Sahel, un colloque régional a été organisé le mardi 11 octobre à l’hôtel El Farouk.
Cette cérémonie était sous la houlette de S.E.M Abdoulaye Diop, ministre des affaires étrangères, de la coopération internationale et de l’intégration Africaine, en présence du haut représentant de l’UA pour le Mali et le Sahel, S.E.M Pierre Buyoya, la Directrice de la coopération Suisse au Mali, Madame Beatrice Meyer, le président du haut conseil islamique du Mali, M. Mohamoud Dicko, ainsi que M. Cheikh Boureima Abdou Daouda, président de la ligue des Oulémas du Sahel.
Ce colloque a réuni les participants venus du Mali, d’Afrique et d’ailleurs, pour partager les expériences sur le phénomène de radicalisation et l’extrémisme qui sévissent partout, principalement dans le Sahel. Il s’agissait aussi d’impliquer les leaders religieux pour leurs rôles importants dans cette lutte pour d’éventuelles solutions au problème actuel auquel font face les pays du Sahel, mais aussi de mener des approches sur les causes de la radicalisation et l’extrémisme.
Selon S.E.M Pierre Buyoya, la radicalisation est un processus de conviction ou d’auto conviction à déboucher à terme, à la perpétration d’actes de violence. Pour lui, elle s’opère à travers des messages qui sont en réalité une manipulation des croyances religieuses, des réalités politiques et socio-économiques auxquelles les individus ciblés sont sensibles ou très attachés.
A en croire le major Pierre Buyoya, ce sont en général les Etats et les organisations Régionales ou Internationales qui sont en première ligne dans la lutte contre le terrorisme. Ils sont certes, très importants dans la lutte, mais si l’on veut éradiquer le mal du terrorisme, il y a des aspects de cette lutte qui nécessitent une implication plus large de la société dans sa diversité, c’est-à-dire au-delà des Etats et des organisations, a-t-il indiqué.
Le Président de la Ligue des Oulémas du Sahel, M. Cheikh Boureima Abdou Daouda, dira que ce mal qui prend aujourd’hui de plus en plus d’ampleur doit être étouffé dans l’œuf. Il s’agit en ce sens de s’attaquer à la cause du mal au lieu de s’accrocher aux conséquences et le mal lui-même, indique-t-il. Selon lui, la solution n’est pas seulement militaire, mais politique, dans l’enseignement social et religieux. C’est ainsi que se révèle le rôle des Oulémas dans cette lutte, a-t-il ajouté.
A ses dires, les Oulémas doivent jouer le rôle d’éclaireur de la société pour faire régner la paix, l’amour, la convivialité que l’Islam demande.
Selon le ministre Abdoulaye Diop, les causes de la radicalisation et de l’extrémisme violent proviennent de l’ignorance, la mauvaise gouvernance, la marginalisation, l’absence d’alternative politique dans beaucoup de nos pays. A celles-ci, il faut aussi souligner la responsabilité de la communauté internationale sur la gestion des conflits et l’islamophobie qui sont autant de facteurs qui contribuent à la gravité de la radicalisation et l’extrémisme violent, dira le Ministre Abdoulaye Diop.
Boureïma Tembely
Source: La Boussole