Le fils de l’ancienne otage est revenu sur la décision de sa mère d’être retournée dans ce pays où elle avait été otage entre 2016 et 2020.
« Ma mère va bien ». Alors que la polémique enfle depuis deux jours sur le retour de Sophie Pétronin au Mali, Sébastien Chadaud-Pétronin, son fils, a défendu le choix de l’ancienne otage des djihadistes. « Elle se trouve à Bamako », a expliqué le quadragénaire à BFMTV, qui assure qu’il doit se rendre dans les prochains jours dans la capitale malienne où il compte rencontrer les autorités et « faire le point sur la situation ».
La septuagénaire avait été enlevée en décembre 2016 à Gao. Quatre ans plus tard, sans véritable consultation avec Paris, le nouveau régime malien avait décidé de libérer plusieurs dizaines de prisonniers arrêtés pendant des opérations antidjihadistes, contre quatre otages, dont la Française Sophie Pétronin. À peine rentrée, Sophie Pétronin avait annoncé son intention de repartir au Mali où se trouve sa jeune fille adoptive.
Après six mois auprès de sa famille en Suisse, l’ancienne médecin est donc retournée dans ce pays où elle vit depuis 2001. « Elle a été très malheureuse, ça a été très difficile, commente Sébastien Chadaud-Pétronin, concernant son séjour auprès des siens. Sa place, c’est à Bamako avec sa fille. Elle voudrait juste que tout le monde l’oublie, qu’on lui foute la paix ».
Une escorte de sécurité à Bamako
« La position (du gouvernement) est claire : évidemment, nous déplorons le retour de Sophie Pétronin au Mali », a tancé Gabriel Attal à l’issue du Conseil des ministres mercredi. « Il y a une forme d’irresponsabilité vis-à-vis de sa sécurité à elle mais aussi vis-à-vis de la sécurité de nos militaires », a-t-il lancé. « Je rappelle que lorsque nous avons des ressortissants qui sont pris en otage à l’étranger, ce sont nos militaires qui vont les secourir au péril de leurs vies. Il faut avoir du respect aussi pour nos soldats, c’est ça la position que je vous communique aujourd’hui », a-t-il conclu après avoir rappelé que des militaires français avaient été « tués dans des opérations de secours ».
Selon son fils, Sophie Pétronin vit à Bamako, où elle ne ferait que de rares sorties sous bonne garde d’une escorte de sécurité, à titre privé.
Les gendarmes maliens avaient reçu l’ordre de « l’appréhender et la conduire sous bonne escorte » à la direction de la gendarmerie, disait un message interne publié sur des réseaux sociaux. Ce dernier signalait la présence de Sophie Pétronin aux alentours de Sikasso, dans une région dangereuse située à la frontière du Burkina Faso et où sévissent des bandes armées.
« On monte en épingle l’affaire Sophie Pétronin »
« Ce comportement n’est pas seulement irresponsable et ingrat, il est indécent et indigne », avait critiqué Marine Le Pen. Tandis que Sébastien Chenu, son porte-parole, dénonçait : « Aucun Français ne mérite de prendre des risques pour une bouffonne pareille, aucun militaire ne mérite de mourir pour des personnes qui salissent ce que la France a l’honneur de faire pour eux. (…) Elle veut vivre au Mali, elle veut vivre avec ses bourreaux, elle s’est convertie, elle est heureuse là-bas, qu’elle y reste. Ça ne doit plus nous coûter un euro. »
« Est-ce qu’une mère peut abandonner sa fille, je crois que non. (…) Elle a passé 20 ans là-bas, une partie de sa vie est là-bas, a défendu Sébastien Chadaud-Pétronin. Elle est à Bamako, ses bourreaux c’est pas le peuple malien. »
Source : Le Parisien.fr