Selon Florence Parly, la ministre française des Armées, la force Barkhane a abattu Bah Ag Moussa, présenté comme le chef militaire du GSIM au Mali.
Son nom apparaît au grand jour en mars 2019. Bah ag Moussa est présenté par les forces armées maliennes comme le coordinateur de l’attaque meurtrière contre le camp de Dioura. Le bilan est particulièrement lourd : 23 soldats maliens trouvent la mort. Depuis lors, Bah ag Moussa est associé à toutes les actions terroristes d’ampleur dans la région centre du Mali, entre la frontière avec la Mauritanie et la ville de Mopti.
En août 2019, son nom est ajouté à la liste onusienne des personnes associées soit à l’Etat islamique, soit à Al-Qaida. Une inscription qui montre que son influence a grandi au sein de la mouvance terroriste.
Touareg de la région de Kidal
Bah ag Moussa, de son vrai nom Bamoussa Diarra, était un ancien officier de l’armée malienne. Sa date de naissance est incertaine, autour de 1970. De père Bambara et de mère Touareg, de la famille régnante de Kidal, il faisait partie de l’élite Touareg.
Il a d’ailleurs montré plusieurs fois son attachement à cette région frondeuse dont les rébellions sont régulières. En 2006, il déserte une première fois l’armée malienne et prend le maquis. Grâce aux accords de paix signés à Alger, il réintègre l’armée régulière malienne, et sera chargé de combattre l’insécurité dans la région de Kidal.
En 2012, une nouvelle rébellion éclate et de nouveau Bah ag Moussa prend le maquis, mais cette fois aux côtés des jihadistes. Il se rapproche du leader touareg Iyad ag Ghali, et fait parti des membres fondateurs d’Ansar Eddine.
Chef militaire au GSIM
Dans un premier temps en charge du recrutement, il prend, en 2017, le commandement des opérations armées du groupe devenu, au fil des fusions des factions terroristes, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, le GSIM. La mort de Bah ag Moussa, soldat aguerri et fin stratège, est un sérieux revers pour le GSIM.
Mais l’action militaire de Barkhane est aussi un rappel de la doctrine française dans la lutte contre les groupes armés terroristes. Dans son communiqué, la ministre des Armées met les points sur les “i”. “Indistinctement, qu’il s’agisse de Daech ou Al-Qaïda, la France frappe ceux qui, au nom de leur idéologie mortifère, s’en prennent aux populations civiles et souhaitent déstabiliser les Etats de la région.”
En clair, il n’y a pas de “bons” groupes armés, avec lesquels on pourrait négocier. Un message très clair pour le nouveau pouvoir de Bamako.