Depuis les accords de paix de mai 2015, il y a neuf mois, les attaques, les attentats, les prises d’otages et les exactions terrorisent le Mali dans son ensemble, les violences ne faiblissent pas. Les populations vivent toujours sous le joug de la terreur et le bilan des victimes civiles et militaires s’alourdit de jour en jour. Bamako, Goundam, Kidal, Tombouctou, Gao, Ménaka, Hombori, Sévaré, Ber, etc… ont connu des menaces sécuritaires récurrentes qui mettent un sérieux frein à la concrétisation des accords sur le terrain et sèment le trouble dans les esprits.
En dépit de la présence de Barkhane, de la MINUSMA et des FAMA, les groupes terroristes s’infiltrent et agissent toujours sur l’ensemble du territoire. La paix et la réconciliation tant espérées sont gravement menacées.
Le narcotrafic et le commerce des armes, qui sont des facteurs de déstabilisation, ont en quelques années, fait du Mali un pays vulnérable, laminé par la corruption généralisée qu’engendrent les réseaux mafieux.
100 000 réfugiés sont toujours au-delà de nos frontières. Les prémices d’actions de développement fédératrices d’espoir et d’apaisement, sont imperceptibles dans l’ensemble du pays alors que les populations sont totalement démunies.
La jeunesse malienne désabusée, totalement abandonnée, désœuvrée, privée d’éducation, de formation ou de travail, risque de céder aux mirages de la radicalisation djihadiste et aux trafics illicites.
Tant que le Gouvernement du Mali ne prend pas toutes ses responsabilités et n’use pas de ses prérogatives avec de gros moyens de pointe, en toute indépendance et de toute urgence, afin de lutter contre ceux qui ont intérêt à déstabiliser le Mali et qui entretiennent le chaos au travers du terrorisme, le Mali déjà bien meurtri, va continuer de s’enliser dans les clivages et la misère pour très longtemps.
Mme Seck Oumou Sall, maire de la commune urbaine de Goundam
Source: Le Challenger