L’équipe du Premier ministre Boubou CISSE est interpelée par les députés de l’Assemblée nationale ce matin sur le massacre de Sobane Da qui a fait plusieurs dizaines de morts, de nombreux dégâts matériels ainsi que des déplacés massifs.
Deux mois après le drame d’Ogossagou, le Mali vient d’être endeuillé par une autre scène de violence à Sobane Da où des dizaines de personnes ont été tuées par des hommes armés non encore identifiés. En effet, dans la soirée du dimanche au lundi, ces lâches se sont introduit dans ce village où ils ont tués des habitants, saccagés et de détruits des biens matériels.
Malgré l’ouverture d’une enquête pour traquer les auteurs et les traduire devant les juridictions compétentes, l’Assemblée nationale s’inquiète toujours du sort des personnes et de leurs biens dont la sécurisation relève des obligations de l’État. Comment de tel drame a pu être encore possible après Kolongou et Ogossagou et malgré les moyens colossaux mobilisés par l’État. Ainsi face à l’atrocité et à l’horreur du dimanche dernier à Sobane Da, l’Assemblée nationale a décidé de tenir ce matin une question orale adressée au gouvernement afin qu’il s’explique sur ce dernier massacre dans ce village dogon situé dans la région de Mopti.
Selon des sources concordantes, des députés sont très remontés contre le gouvernement après cette autre scène de désolation parce qu’elle traduit l’inefficacité des autorités à protéger la population, mais également de respecter ses propres engagements.
En effet, après le drame d’Ogossagou où plus de 150 civils ont perdu la vie, le gouvernement face aux députés avait annoncé des mesures pour désarmer tous les milices et groupes armés qui détiennent des armes illégalement suite à des recommandations de l’Assemblée nationale.
« Ces tueries et attaques dans le pays prouvent, à suffisance, que le gouvernement est inefficace à lutter contre l’insécurité au Mali. Aussi, attestent-elles, le mépris du gouvernement vis-à-vis des recommandations de l’Assemblée nationale », déclarait Zoumana N’Tji DOUMBIA, lors de l’interpellation du ministre de la Sécurité sur la tragédie d’Ogossagou. Il estimait que la situation était la conséquence de la non-application des mesures de désarmement des groupes armés.
Sans des actions concrètes, ce fut donc le tour du village de Sobane Da de payer les frais de l’inaction. Parce que comme à Ogossagou, ce sont des milices armées qui ont attaqué ce village Dogon de 3 000 âmes.
Par ailleurs, cette interpellation du gouvernement intervient alors que le gouverneur de Mopti a été relevé hier par le gouvernement pour incapacité à gérer la situation de la région devenue, depuis peu, l’épicentre de la violence. Dans le rapport du Secrétaire général de l’ONU, cette région a recensé plus d’attaques que les autres localités.
Par Sikou BAH
Info-Matin