C’est dans la localité de Tin-Hama, une commune du cercle d’Ansongo, proche de la frontière du Niger que des membres de l’organisation Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS) ont amputé, le 2 mai dernier, les pieds et mains de trois hommes présentés comme des voleurs. Ces derniers ont été arrêtés le 27 mars par l’EIGS, alors qu’ils étaient en train de braquer les passagers d’un camion, selon plusieurs sources concordantes.
Ces atrocités qui rappellent celles de 2012 où les groupes djihadistes faisaient régner la terreur dans une bonne partie du nord ont provoqué l’indignation de la MINUSMA.
Ainsi, le nouveau chef de la MINUSMA, El-Ghassim?Wane, a déclaré que » ces horreurs devraient interpeller tous les acteurs de lutte contre l’impunité au Mali « . Ajoutant que » de tels châtiments corporels exécutés par des groupes armés en dehors de tout cadre légal sont de graves atteintes aux droits de l’homme, y compris le droit de tout être humain à un procès juste et équitable devant un tribunal régulièrement constitué. Ces abus sont notamment punis par le droit malien « .
Rappelant que les atteintes à l’intégrité physique ainsi que les traitements cruels, inhumains et dégradants ne constituent en aucun cas une solution acceptable au regard du droit international et ne sont pas des actes constructifs pour la justice et la paix, le chef de la MINUSMA de » réitérer la disponibilité de la mission onusienne à soutenir les enquêtes en cours des autorités maliennes pour combattre l’impunité et veiller à ce que les auteurs de ces actes soient traduits devant la justice « .
Rappelons qu’en 2012 une dizaine de personnes suspectées de vol par la police islamique ont été amputées, à Gao et à Ansongo par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (MUJAO) conduit à l’époque par Adnan Abou Walid Al-Sahraoui non moins dirigeant de l’EIGS.
C’est justement cette organisation terroriste qui vient de sévir contre les coupeurs de route dans le cercle d’Ansongo.
Ajoutons que dans cette zone, le groupe Etat islamique est en concurrence avec le GSIM. Plusieurs combats meurtriers avaient déjà opposé ces deux organisations terroristes. C’est aussi la zone de concentration des forces militaires engagées dans la lutte antiterroriste au Mali notamment dans la zone des trois frontières.
Abdoulaye DIARRA
Source: l’Indépendant