Avis aux lycéens qui s’apprêtent à entrer en terminale : pour peu qu’on y mette de la bonne volonté et que l’on y consacre un peu de temps, la philosophie est une matière accessible. Entretien avec Hélène Soumet, qui l’enseigne et lui a consacré plusieurs ouvrages (Le Petit Larousse des grands philosophes, Larousse, 2013, Passeport Adultes – Spécial philo, Hachette, 2012).
La philosophie est souvent crainte par les lycéens. Quelles appréhensions constatez-vous chez les élèves qui arrivent en terminale ?
Hélène Soumet : Je remarque que beaucoup craignent le langage amphigourique que l’on attribue à la philosophie, c’est-à-dire un discours qui comprend des termes inintelligibles pour eux. C’est vrai qu’il y a un peu de vocabulaire à comprendre, mais c’est un obstacle facile à surmonter.
La deuxième source d’inquiétude est l’arbitraire du système de notation. A mon avis, il n’y a pas de grande différence par rapport à n’importe quelle autre matière : quand il y a une erreur, comme un hors-sujet ou une absence de problématique, le correcteur doit l’évaluer.
Il y a, chez certains, la peur de ne pas comprendre et de ne pas réussir à expliquer un texte ou un raisonnement philosophique. Il existe un découragement face à l’ampleur de la tâche. C’est vrai qu’on leur demande de quitter le monde de l’enfance pour se confronter aux grands penseurs. Mais les élèves vraiment intéressés par la matière, par le fait d’apprendre à penser librement, éprouveront beaucoup de plaisir.
Certains pensent qu’il faut être bon en français pour être bon en philosophie…
C’est faux ! Le raisonnement philosophique est complètement différent du discours littéraire. Les élèves mettent parfois du temps à distinguer les deux. La littérature peut apporter des points de référence. Mais en philosophie, il s’agit d’expliquer clairement, pas de raconter. Il s’agit, au sens étymologique, de réfléchir, (…)
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