L’ultimatum lancé par les Chefs d’Etat pour que “l’ensemble de leurs décisions et mesures soient mises en œuvre au plus tard le 31 juillet 2020” n’a pas tenu compte des limites intrinsèques d’IBK qui se hâte très lentement, qu’il faut pousser à plusieurs reprises pour qu’il assume ses devoirs quotidiens, qu’il faut flatter pour obtenir de lui la moindre décision, qu’elle soit bonne ou mauvaise.
Tel est IBK, un chef d’État qui n’a aucun plan, aucune vision, qui ne sait pas penser et formuler une réponse cohérente et robuste à un problème, qui n’écoute personne sauf ceux qui chantent ses louanges, qui n’a aucune loyauté envers qui que ce soit, aucun remords, aucune empathie pour ses concitoyens ni pour les braves soldats qui tombent chaque jour sous les balles des terroristes à cause des forfaitures d’un régime qui achète des “hélicoptères cloués au sol”, des Super Tucano défectueux, des “blindés en carton”, des gilets pare-balles mal façonnés… Un chef qui oublie ses bienfaiteurs (le Président Alpha Oumar Konaré qui l’a propulsé sur le devant de la scène politique nationale pour après le regretter; Mahmoud Dicko et le Chérif de Nioro qui l’ont portés devant les Musulmans en 2013 afin pour le hisser à la Magistrature suprême; la Junte de Kati qui l’a adoubé et s’est mise entièrement à sa disposition etc…). IBK refuse de parler à ses citoyens, surtout, à ceux qui ne sont pas d’accord avec lui. Même après le fameux Sommet extraordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement du 27 juillet 2020, il n’a pas daigné informer son Peuple de la teneur et des conséquences des “décisions fortes” prises par ceux-ci.
L’horloge est en marche. Le Peuple du Mali est en train de reconquérir sa liberté, sa dignité, son droit inaliénable à décider du sort de sa Patrie, son droit à refuser que le Mali soit la chose de quelques-uns qui bafouent les règles de la Bienséance, violent la Constitution et les lois de la République sous prétexte qu’ils disposent d’un mandat. La République cessera d’être la chose de quelques-uns, d’un clan familial qui l’a dépouillé de sa dignité. L’exercice d’une charge publique ne signifie pas qu’on dispose d’une Licence pour faire n’importe quoi. Le véritable dirigeant est celui qui possède l’amour des Lois et de la Patrie, celui qui place l’intérêt public au-dessus du sien propre. Le dirigeant véritable possède la force d’âme, la force morale de faire triompher la Justice dans la société pour organiser la Solidarité entre tous les citoyens. Ce n’est pas un fanfaron, un histrion burlesque, qui bombe le torse et menace son Peuple des foudres de la répression. Sans Vertu (virtus en Latin) tout système, quel qu’il soit, est condamné à périr inéluctablement. Au Mali comme à l’Extérieur, les Maliennes et les Maliens sont debout, toutes générations confondues, toutes catégories sociales rassemblées, unis dans un même élan, armés d’une détermination et d’une conviction inébranlables, sachant que le Mali de demain sera le fruit du labeur créateur des Maliens, que le Mali sera aussi Grand qu’ils le désirent, que le Mali tel qu’en lui-même, dessinera sa nouvelle trajectoire historique en sillonnant les sentiers déjà labourés par les bâtisseurs du Ghana, du Mali, du Songhoï, des royaumes de Ségou, du Kaarta, du Kénédougou, du Macina… Sentiers d’Honneur, de Gloire et de Munificence… Sentiers de Bravoure, de Don de soi, d’Ouverture à l’Autre. Le Mali plurimillénaire, véritable Mosaïque humaine, resplendira de mille feux et partagera sa Lumière avec toute l’Afrique et l’Humanité entière. Pacifiquement, les Maliens construiront une Nouvelle Maison Commune où règneront la Justice et la Paix pour Tous, où chaque Malien aura la place qu’il mérite, où chacun aura la chance de faire triompher la plénitude de ses dons pour le Bien Commun. Les Maliens conjugueront leur Destin librement, souverainement. Nul ne pourra entraver leur Marche en avant. Méditons ces paroles sublimes du Président Modibo Kéïta: “L’on devrait savoir que le Peuple du Mali, toutes les fois qu’il est décidé à atteindre un objectif, bouscule en travers de sa voie tous les obstacles, et va même plus loin que l’objectif fixé ».
Source : Le Poing