La problématique économique du Nigeria ne réside pas seulement au niveau de la non formalisation de ses relations économiques avec les pays voisins, ses plus grands problèmes sont d’origine interne . Pour être efficace, il faudrait commencer par bien éradiquer définitivement la mafia interne qui alimente la fraude des hydrocarbures et des autres fraudes des marchandises, qui nuisent à la santé économique du Nigéria d’une part et d’autre part à celle des autres pays de la sous-région.
En juin 2019, selon un rapport rendu public par la société nationale chargée des surveillances des exploitations des hydrocarbures au Nigéria ( NNPC), plus de neuf cents (900 ) raffineries de pétrole, illégales , clandestines, opéraient dans le sud du Nigéria.
Au nord dans l’État de Kano, deux raffineries clandestines viennent d’être fermées, ce jeudi 21 novembre 2019.
À notre humble avis c’est dans ce sens qu’il faudrait continuer à sanctionner fort.
Les pays limitrophes ne sont que des victimes innocentes de la mafia bien organisée du Nigéria.
Certaines pratiques peu orthodoxes leurs sont souvent imposées.
Nous nous rappelons encore , de certains opérateurs économiques nigériens , entre autres, qui avaient perdu la vie, pour ne pas dire assassinés, à cause de leur intransigeance de pratiquer un commerce légal , saint , avec leurs partenaires nigérians.
La fraude des carburants en réalité est alimentée de l’intérieur du Nigéria et non de l’extérieur du pays .
Au Niger , a titre d’exemple, pays récemment producteur du pétrole est gravement affecté par cette technique de fraude du carburant et du gaz domestique, par certains opérateurs économiques du Nigéria avec la complicité de certains nigériens peu soucieux de l’ intérêt général , la nouvelle technique de fraude nuit à toute l’économie de la sous-région, la solution à rechercher doit être globale au sein de la CEDEAO et non à travers des actes isolés , improductifs, par certains pays membres, porteurs d’autres complications qui divisent la communauté au lieu de l’ unir.
Certains hommes d’affaires originaires du Nigéria et leurs complices nigériens se procurent du carburant destiné à l’exportation, au lieu de l’exporter comme prévu , ils reversent le dit carburant sur le marché national pour faire la concurrence déloyale aux autres marchands du carburant destiné à la consommation nationale qui eux paient plus des taxes et impôts que les fraudeurs, ce qui désarticule la bonne marche d’une économie.
La Haute Autorité de la Lutte Contre la Corruption et Infractions Assimilées, la HALCIA, dans des points de presse organisés à ce effet , a dénoncé à plusieurs reprises cette fraude du carburant de SORAZ destiné à l’exportation.
Les coupables sont bien connus, il y a lieu que la sanction soit pédagogique si tel est le souhait d’assainir la situation de part et d’autre.
La fraude du carburant reversé frauduleusement sur le marché intérieur nigérien et le non paiement des impôts et autres taxes, avec la complicité de certains opérateurs économiques nigérians et nigériens cause aussi une grande perte de recettes au profit du trésor public nigérien, estimée à plus cinquante milliards de francs (50 000 000 000 ) CFA , par an .
La solution aux problèmes de la fraude ne résiderait pas dans la fermeture des frontières terrestres avec les pays voisins.
La solution serait de se concerter en vue de se donner des moyens communs, très modernes pour la surveillance du territoire de la Communauté Économique, des États de l’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO.
La sécurisation de l’espace contre les terroristes et les criminels économiques , impose aux Etats membres de la CEDEAO la recherche diligente de cette solution .
Les dits moyens sont à leur portée, faute de quoi ils ne seront pas tous à l’abri d’une quelconque déstabilisation par les néo-impérialistes, les néo-colonialistes qui sont aux aguets pour défendre leurs intérêts sordides.
De l’autre côté de la zone franc CFA, la changement de la position actuelle du franc CFA est évoquée mais la position des six pays membres de l’ Union Économique des États de l’Afrique Centrale tarde à se bien clarifier du fait des pressions qui seraient exercées sur certains pays.
Mais quelques voix porteuses d’espoir s’élèvent malgré tout à réclamer la création d’une monnaie commune Africaine.
C’est dire que le chemin reste encore à parcourir.
L’Afrique doit redoubler encore d’efforts, l’Afrique doit rester unie et debout !
L’expérience a montré malgré la fermeture des frontières terrestres, le carburant fraudé continue à franchir les frontières.
La solution des brigades mixtes de surveillance entre les pays membres de la CEDEAO , évoquée récemment à un réunion à Abuja , des pays concernés par la fermeture des frontières avec le Nigéria , paraît plus opérante et plus efficace. Cependant elle comporte en elle-même un germe, un handicap, qui réside chez les agents de forces de défense et de sécurité , chargés de la surveillance des frontières, peu loyaux, qui continuent à rançonner les honnêtes citoyens à travers les frontières terrestres et aériennes, malgré plusieurs mises en garde de la force de contrôle de l’application de la convention de la libre circulation des biens, des services et des personnes, à travers les frontières de la CEDEAO .
Des images vidéos diffusées sur les réseaux sociaux illustrent bien cette triste situation réelle, entre la frontière du Niger avec le Burkina Faso, entre la frontière du Niger avec le Bénin, ou entre la frontière du Mali avec le Burkina Faso, etc.
Les problèmes existent donc de part et d’autre . Des solutions heureuses et urgentes s’imposent avant l’avènement de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine, la ZLECAF.
Le phénomène de la fraude est une problématique difficile à cerner.
Les Etats africains membres de la CEDEAO, se devraient de conjuguer leurs efforts, en vue de mettre un système commun de surveillance très moderne et efficace de leurs frontières terrestres et aériennes.
Les radars et les caméras vidéos et autres , pourraient être utilisés en vue de décourager certains agents et leurs complices fraudeurs.
La fermeture systématique des frontières terrestres ne pourrait pas produire des résultats escomptés de manière durable. Au contraire, elle créera un sentiment de frustration généralisée auprès des populations de la sous-région, liées entre elles depuis des millénaires d’années par des liens de parentés , de fraternité, d’amitié et de bon voisinage.
Donc, cette mesure de fermeture de frontières, risquerait de créer , chez les populations de la sous-région entière, acculées par les effets néfastes et très douloureux , un climat de révolte.
Le coût social sera difficile à supporter par les gouvernants. Certains peuples risqueraient même de demander l’autodétermination sur la base de leur identité culturelle. Les “forces occultes” , les pyromanes extérieurs ne manqueront pas à les encourager dans ce sens .
Faisons donc très attention !
Cette persistance à vouloir maintenir la fermeture des frontières avec les pays voisins est un couteau à double tranchant.
Les artistes et les sénateurs du Nigeria ont commencé déjà à s’inquiéter sur l’efficacité économique et sociale de la mesure.
Ils ont dénoncé cette mesure de fermeture des frontières avec les pays voisins, malgré les résultats positifs escomptés annoncés par les services des douanes du Nigéria. Pour eux cette mesure ne fait qu’appauvrir les citoyens honnêtes et enrichir les plus nantis, les plus malhonnêtes.
Les représentants du peuple, certains sénateurs ont critiqué sévèrement la dite mesure . En effet, un sénateur issu de la ville frontalière de Gybia , qui sait de quoi il parle, dans un message audio a trouvé la mesure interdisant la vente du carburant à l’intérieur du Nigéria dans un rayon de vingt kilomètres à la frontière , très handicapante et source des problèmes sociaux et économiques pour les habitants des villes et villages concernés.
Les fraudeurs ont déjà trouver d’autres nouvelles techniques de fraudes pour contourner la mesure interdisant la vente du carburant à proximité des pays frontaliers et la fermeture des frontières terrestres.
Sur les réseaux sociaux, il est diffusé la nouvelle technique déjà inventée de fraude de carburant, à travers des sacs du riz local, ce qui prouve que les fraudeurs sont déterminés à défier les pouvoirs publics.
Le long des frontières terrestres , des passoires sont créés pour permettre aux citoyens de la même sous-région de se rencontrer à l’ insu des dites autorités chargées des surveillances des frontières.
La CEDEAO des peuples africains existe encore !
Les dirigeants politiques se devraient d’aller à la rencontre de la volonté des peuples unis par des liens de plusieurs millionnaires d’histoire et de civilisations.
Si le Nigéria ne prend pas garde, la mesure portant fermeture des frontières risquerait de produire les effets contraires à ceux escomptés et engendrerait certaines révoltes populaires qui consistaient à réclamer l’autodétermination de certains peuples qui se sentiraient très identiques de part leurs cultures et leurs langues parlées avec ceux de l’autre côté des frontières. Ils ne comprendront pas qu’on les empêcherait de se fréquenter.
À notre humble avis, il serait donc plus souhaitable de tenir compte de des réalités socio-économiques et culturelles des peuples de la sous-région dans toute mesure économique tendant à améliorer les relations économiques du Nigéria avec ses voisins ou tout autre pays membre de la CEDEAO avec ses voisins.
L’ Afrique se devrait de rester unie et debout, en tenant compte de ses réalités socio-économiques et culturelles, ou continuer à être dominée, mise à terre et à être traitée de sous-développée et sans histoire !
À bon entendeur salut !
Issoufou Boubacar Kado MAGAGI.
Source: nigerdiaspora