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Que l’État reprenne ses droits sur tout et partout

Situation au centre du Mali et sa connexion avec Bamako

L’escalade du terrorisme

Le prêcheur Bandiougou Doumbia pour apologie au terrorisme a été arrêté et déféré à la prison centrale de Bamako. Sur une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux, le guide spirituel du « Nouridine international » décrie les facéties du régime d’IBK et les actes d’injustices dont certaines personnes sont victimes, notamment dans la région de Mopti. Il y fait délibérément le choix pour le terroriste Amadou Kouffa, l’allié d’Iyad Ag Aghaly. Avec des courtisans aux alentours qui scandaient des cris de joie et exprimaient des sentiments d’appartenance à cette idéologie.

Plus loin, il injurie copieusement le Président de la République, première institution du Mali et toute sa famille. L’homme est connu pour ses engueulades ou ses dérives verbales quand l’on se souvient en 2012 qu’il a insulté le Président de la République d’alors, ATT, son Premier ministre et le président de l’Assemblée Nationale, Dioncounda Traoré, son ministre de la justice Marafa Traoré et sans oublier aussi la passe d’arme qu’il a eu courant 2018 avec le porte parole du CDR, Ras bath autour du soutien de l’actuel Président de la république qui devient cette fois ci son bourreau. Il n’a jamais été inquiété jusqu’à cette dernière sortie ou la réaction du pouvoir ne s’est pas fait attendre.
Cet acte, d’un premier point de vue est l’expression du sentiment de certains milieux religieux qui par peur de représailles sont obligés de se taire ou aussi de ceux qui vivent dans la situation sous le joug terroriste en attendant impatiemment ou désespérément l’arrivée des forces de l’Etat.

Il y a sans nul doute un désarroi total au centre du Mali qui parait à l’abandon de l’Etat. Prenons le delta central, dans la zone inondée ou des groupes terroristes font la loi. Cette zone est indiquée comme être le siège du marabout Amadou kouffa… ce n’est pas loin de Mopti, ville ou siège à Sévaré le Pc opérationnel de l’Armée pour le centre. Amadou Kouffa est adepte de l’islam radical, œuvrant au coté de Iyad Ag Aghaly pour l’application de la charia. Quant à la zone exondée, le conflit y sévit sous une forme ethno-religieux. Des villages entiers à l’image de ogossagou, Sodongara, Terely et autres sont incendiés et rasés avec son corollaire de morts.

Que voudrez vous que deviennent des populations laissées à elles mêmes, fatiguées de s’auto défendre ? Elles seront tuées pour les plus braves, d’autres rejoindront des groupes terroristes pour avoir la vie sauve. Bandiougou Doumbia et Amadou Kouffa se connaissent très bien, leur dernière entrevue publique remonte en 2009 à la marche de protestation contre le code des personnes et de la famille. Et depuis chacun continue son chemin, l’un sur celui du « Dawa » avec des prêches combien radicaux sur les antennes des radios à Mopti et alentours et l’autre ici à Bamako entre une vie de marabout prêcheur ou vendeur d’illusion également sur certaines antennes.

Dues à l’injustice et la frustration que subissent les populations, elles se vouent contre leurs grés au diable terroriste sauveur par défaut.
Les nids des terroristes sont connus dans ce pays. Ils écument le delta central, le long de la frontière avec le Niger et le Burkina Faso. Nombreux sont ces terroristes qui ne le sont pas devenus par conviction, mais par nécessité et bien par absence de l’Etat.

Quand l’Etat pleure et condamne ogossagou seulement, c’est oublier le quotidien du centre du Mali. Des femmes et enfants innocents sont tués parce qu’ils sont devenus sans défense dans un Etat où tout a replié sur Bamako, la capitale qui semble résumé en elle le Mali. Pour paraphraser un autre journaliste, « Quand Bamako respire, le Mali vit ».
La topographie de la situation actuelle semble dire que des radicaux islamistes ont bien infiltré les grandes agglomérations en témoignent les poches d’attaques ça et là : Diema, Bougouni et Bla. L’Etat est atteint et cela jusqu’au lieu pensé impossible.

C’est peut être le lieu de dépeindre le tableau chaotique dans la région de Mopti où désormais il est impossible de faire des voyages individuels ; la mort y est devenue banale ; les armes circulent comme de petits pains entre les mains des jeunes gens. La misère se lit sur tous les visages, parce que sans lendemain certain. La vie peut y basculer d’une seconde à une autre. L’économie est à terre, car il n’y a plus de trafic humain entre les villages. L’axe Sevaré –Kona est désormais impraticable du fait des enlèvements de simple citoyens et humanitaires. Idem sur celui reliant Bankass via Bandiagara. Des véhicules calcinés aux abords de la route.

Des gros efforts à la people sont médiatisés à outrance sur les chaines nationales, tandis que le calvaire des populations continue, l’Etat, pour le dire maladroitement, n’a pas à proclamer son « état-titude », il doit se faire sentir.

Enfin, bien que Bandiougou Doumbia ait poussé trop loin le bouchon, il demeure cette construction de l’Etat. Des pratiques d’expression de sa faiblesse par certains commis et son laisser-aller a fait croire à certains hommes religieux, d’autres encore libres, qu’ils sont au dessus de l’Etat, donc représentant de Dieu sur terre. Reconnu son forfait, les leaders religieux, ont demandé pardon à IBK, à sa famille et au peuple malien. Le temps nous en dira davantage.
Que l’État reprenne ses droits sur tout et partout.

Benjamin SANGALA

Icimali

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