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Que faut-il comprendre de la duplicité de Chérif Ousmane Madane Haïdara qui, après avoir promis de proposer un Imam aux élections présidentielles prochaines, claironne aujourd’hui qu’un leader religieux doit être apolitique ?

Il est clair que le Guide de Ançar Dine international est incohérent dans ses propos, voire dans ses combats qu’il prétend mener pour l’Islam et le Mali. En effet, lors du dernier congrès de l’Union des Jeunes Musulmans du Mali, UJMA, le prêcheur Haïdara a surpris l’assistance par des propos révélateurs de sa personnalité teintée de versatilité et de ses desseins jusque-là inavoués.

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D’abord, s’adressant aux jeunes musulmans, il a rappelé la différence entre les anciens dignitaires musulmans se contentant de vivre du peu et en dehors de toute activité mondaine et politique et ceux d’aujourd’hui trop tentés, à ses yeux, par les affaires publiques. Selon lui, l’exemple des anciens doit être suivi car cette posture de neutralité politique permettrait au religieux d’être médiateur dans les éventuelles querelles entre politiques. Dans le cas contraire, le religieux perd toute crédibilité, et par la même occasion, sa religion : « Un leader religieux ne doit pas désirer les postes politiques. Soit il se défait du manteau de l’Islam pour descendre dans l’arène politique, soit il reste dignitaire religieux et renoncer à la conquête et à l’exercice du pouvoir politique, car il n’est pas normal qu’un chef religieux se sert du paravent de la religion pour abuser de la confiance et l’estime attachée à sa fonction en faisant de la politique », a-t-il dénoncé.

Toutefois, on serait tenté de lui tirer un chapeau si on n’avait pas jeté un coup-d ‘œil sur les précédentes déclarations du même Haïdara sur le même sujet. Certainement, c’est lui qui, furieux de voir le Chef de l’Etat bouder son lieu de prêche à l’occasion du Maouloud- crime de lèse-majesté-, a agoni celui-ci de toutes sortes de diatribes : « C’est plutôt contre la gouvernance IBK  que je suis remonté. Les Hommes de valeurs ne sont plus aimés au Mali, ce sont les corrompus et les détourneurs de deniers publics qui le sont ». Lui qui claironne aujourd’hui qu’un leader religieux ne doit pas  s’intéresser à la politique a annoncé publiquement ce jour-là ceci : « Si vous ne faites pas attention, je proposerai un Imam à la présidentielle. Et j’ai le pouvoir de le faire élire ». Et à notre question de savoir si cela était normal il a répondu en ces termes : « En quoi ce serait anormal ? Un Imam n’est-il pas un malien ? Et alors ? »

Par ailleurs, même si le prêcheur ne nomme pas les leaders religieux qui sont visés par ses critiques, il est aisé de comprendre qu’il fait allusion aux Sunnites qui s’engagent activement à la vie de la nation. En plus, le Chérif ne précise pas dans ses allégations si un leader religieux malien a des ambitions politiques, il avait d’ailleurs lui-même balayé cette hypothèse dans une sortie médiatique car il faut rappeler que lui-même était soupçonné d’avoir des intentions de devenir président sous l’instigation de ses   ouailles.

Alors pourquoi ce même Haïdara s’acharne à prêter des ambitions politiques à d’autres coreligionnaires ?

Le non-dit est qu’il voit l’influence de l’Islam Sunnite comme une menace à son prestige et capable de l’écarter de la grâce du régime. C’est une tautologie que dire qu’il était en délicatesse avec ATT même quand l’Islam était attaqué- en témoigne sa prise de position en faveur du code de la personne et de la famille et contre les autres Imams opposés au même code-, ainsi, cette coloration fait que le régime actuel jette son dévolu ailleurs. Un autre grief que le Chérif garde contre les nouveaux  bien-aimés de Koulouba !

Il apparait donc clair que les messages du président du Groupement des Leaders Spirituels Musulmans du  Mali revêtent d’autres motivations. La haine pour les Sunnites du Mali sous-tend toutes ses actions. La création du fameux Groupement des Leaders Spirituels Musulmans du Mali, leur deuxième Haut Conseil Islamique selon leurs propres termes, le corrobore.

Pis, on se rappelle qu’en 2013, dans un sermon de vendredi dans sa mosquée, Haïdara avait  appelé à l’extermination des sunnites du Mali qu’il qualifiait de terroristes. Heureusement, il a fini par présenter ses excuses et rectifier le tir faute de fidèles exécutants pour satisfaire sa rage contre son prochain. Combien de plumes le pays pouvait y laisser ?!

Il faut impérativement que tous les leaders musulmans du Mali raccordent leurs violons pour constituer un contre-pouvoir solide et un rempart contre les interprétations erronées des préceptes du Coran faites pour justifier les violences perpétrées au nom de l’Islam. A ce propos, tout doit partir et revenir au Haut Conseil Islamique du Mali dont l’unité doit être sauvegardée.

 

                                          REDACTION

Source: Nièta Kibaru

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