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Quand les conflits mettent le patrimoine africain en danger

Comme ailleurs sur le continent, la prise de la ville de Lalibela en Ethiopie, classée au patrimoine mondial par l’Unesco, suscite des craintes de destruction.

Alors que la guerre continue au Tigré, la prise par les rebelles tigréens de Lalibela classée par l’Unesco au patrimoine mondial ne laisse pas indifférent. La crainte est d’assister à la destruction de certains vestiges historiques comme cela a été le cas dans d’autres pays sur le continent africain en temps de conflit.

Une ville “sainte”

Située dans le nord de l’Ethiopie, Lalibela est considérée par beaucoup comme “la deuxième Jérusalem”. La petite ville abrite onze églises monolithiques entièrement taillées dans la roche datant des XIe et XIIe siècles.
Pour des millions de chrétiens orthodoxes éthiopiens, Lalibela est un lieu saint qui doit être préservé.

A l’annonce de la prise de la ville, les Etats-Unis ont aussitôt réagi. “Nous avons vu les informations selon lesquelles les forces tigréennes ont pris Lalibela. Nous appelons le Front de libération du peuple du Tigré à protéger ce patrimoine culturel ” à lancé Ned Price, le porte-parole du département d’Etat américain.
En lançant cet appel aux rebelles à “protéger cet héritage culturel” qui est considéré comme “un testament de la civilisation éthiopienne”, les Etats- Unis veulent éviter le scénario d’une destruction comme cela a été le cas au Tigré en décembre 2020, lorsque la célèbre et très ancienne mosquée Al-Nejashi a été la cible de bombardements.

Partout, des patrimoines menacés

D’autres sites illustres ont été détruits sur le continent. L’exemple le plus tristement célèbre sont sans doute les mausolées de Tombouctou au Mali.

Surnommée la “cité des 333 saints”, la ville de Tombouctou, dans le nord du Mali, avait été classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 1988.
Celle-ci est célèbre pour son architecture de style soudanais et pour ses dizaines de milliers de manuscrits, dont certains datent du XIIe siècle.

Entre juin et juillet 2012, durant l’occupation du nord du Mali par des groupes djihadistes, plusieurs manuscrits, mausolées ainsi que la porte sacrée de la mosquée Sidi Yahia avaient été détruits. Des destructions qu’à l’époque le chercheur Abdoul Aziz Kébé expliquait ainsi au micro de la DW : “Les mouvements salafistes ont toujours opposé leurs enseignements et leurs actions contre le point de vue des Soufis. Par conséquent, ils appellent à une purification des pratiques religieuses et à une application stricte de la relation sans intermédiaire entre le croyant et Dieu.”
Des raisons religieuses pour expliquer ces destructions donc… Une opération sera lancée par la suite pour restaurer les mausolées.

D’autres sites restent par ailleurs menacés sur le continent et se retrouvent sur la liste du patrimoine mondial en péril. C’est le cas en Libye où l’Unesco a dû intervenir pour demander aux milices qui s’affrontaient depuis la chute de Mouammar Kadhafi d’épargner des sites comme l’ancienne ville de Ghadamès ou encore le site archéologique de Cyrène.

Source: dw
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