Une loi datant du 7 juillet 2000 instituait les Pupilles en République du Mali. Après son accession à la tête de l’Etat, en 2013, le Président de la République avait promis son opérationnalisation. Mais elle tarde toujours à se concrétiser.
Une annonce bienvenue pourtant, qui plus est dans le contexte de crise sécuritaire que traverse le pays depuis 2012. Il faudra attendre 2016 pour entendre reparler des Pupilles. Le 27 décembre, une nouvelle loi, gommant les insuffisances de celle rédigée 16 ans plus tôt, fait surface. Un décret de création d’un Office national des Pupilles, qui devait réellement opérationnaliser la prise en charge des Pupilles, est adopté le 25 mai 2017. Pourquoi donc, près de six mois plus tard, la prise en charge des Pupilles de la Nation n’est-elle pas encore effective ? L’explication est toute simple : le projet de loi n’est pas encore passé devant l’Assemblée Nationale pour adoption. Il devrait l’être au plus tard au mois de février, selon Amadou Diallo, conseiller technique au ministère de la Solidarité et de l’Action Humanitaire. « Une session spéciale est prévue à l’Assemblée pour les textes prioritaires de l’Etat, dont celui sur l’Office national des Pupilles », assure-t-il. Après cela, les ayants-droits des membres des forces armées tombés au combat verront leurs soins médicaux et leur éducation pris en charge par l’Etat.
Pas de triomphalisme toutefois. Les contraintes pour bénéficier de ce statut sont nombreuses. Après avoir rassemblé une pléthore de documents, le demandeur (dans ce cas l’enfant d’un Fama décédé) les dépose au Service social des Armées, qui en vérifie la régularité, mène son enquête sur les circonstances du décès et les transmet ensuite au Centre national des Pupilles. « Les procédures seront affinées et les capacités de ceux chargés de réceptionner les dossiers seront renforcées, afin qu’aucune famille ne fasse des va et vient incessants », promet Diallo. Au sein de l’Office, un comité technique examinera les dossiers avant de les soumettre, avec la liste des prétendants au statut de Pupille, au ministère de la Solidarité et de l’Action Humanitaire. Ensuite, le projet de décret n’aura plus qu’à attendre d’être présenté au Conseil des ministres (vous avez dit compliqué ?). « Tout ceci est fait pour assurer la transparence, afin qu’une personne considérée comme Pupille ne puisse pas par la suite être déchue de son statut », explique le conseiller technique. Après aval du gouvernement, une carte de Pupille de la Nation sera finalement octroyée au demandeur. « Le temps de traitement ne devrait pas être trop long, au maximum deux mois. Ce ne sont pas les dossiers de tous les enfants du Mali qui seront traités et l’Office n’a été créé que pour ça. Il fera diligence », conclut M. Diallo.
Journal du mali