Malgré tous les efforts déployés par le PSG et ses fans depuis trois semaines, le scénario du match n’a jamais fait basculer le Parc dans une soirée magique.
Du bling-bling en tribune Borelli, de la fureur et du bruit dans le virage Auteuil. Voilà la cartographie du Parc ce mardi soir. Façonnée pour être incandescente, il a manqué à l’enceinte l’étincelle sur le terrain pour étendre le feu au-delà de son virage Auteuil qui n’a rien lâché, même après l’ouverture du score.
La rencontre était finalement l’épilogue d’une campagne de trois semaines qui a envahi les réseaux sociaux et même conduit à un tractage à la sortie du métro, avec le slogan « Ensemble on va le faire », qui barrait aussi la tribune Paris à l’entrée des équipes. Les ultras parisiens ont été des acteurs clés de cette opération remontada bien orchestrée. Déjà présents la veille à la mise au vert du PSG à Rueil-Malmaison, ils ont tout tenté pour mettre Paris dans les conditions de l’exploit. Les « Puta Real » affichés à répétition et le tapage devant l’hôtel du Real dans la nuit de lundi à mardi, ont choqué en Espagne, où une complicité du club parisien est suspectée.
Qu’importe, pour la horde survoltée d’ultras parisiens. Dès l’avant-match, ils ont rejoint le Parc en cortège derrière une banderole « PARIS » plus consensuelle que celles du clasico (« Tuez-les » et « c’est la guerre »). Les ultras ont joué sur la filiation avec la génération 1993 et adulé les anciens tombeurs du Real, Kombouaré, Guérin, Colleter, Fournier et Bravo venus à leur rencontre. Dans une certaine idée de la tradition, ils ont aussi craqué des dizaines de fumigènes tout au long de la soirée, notamment après l’égalisation de Cavani. Cela vaudra forcément des sanctions de la part de l’UEFA.
Le Premier ministre et l’émir
Le tifo, rappelant le maillot Hechter, avec les couleurs originelles du club (bleu, blanc, rouge), faisait lui aussi le lien entre deux époques, ainsi que le message : « Paris SG fais-nous rêver. 4 5000 à y croire, renversez-les, entrez dans l’histoire. »
Le tract déployé par les supporteurs avant la rencontre
Dans la corbeille présidentielle, c’était l’affluence des grands soirs. Le gratin du football mondial avait demandé son ticket, avec Ronaldo, Sir Alex Ferguson, David Beckham, Kaka ou encore Lothar Matthäus. Ils ont pu croiser des supporters parisiens assumés (Thomas Ngijol, DJ Snake) et des people de passage comme la mannequin Bella Haddid ou l’actrice Robin Wright. Le Premier ministre Edouard Philippe a pu croiser Nicolas Sarkozy, Anne Hidalgo ainsi que l’émir du Qatar, Tamim Al Thani, accompagné de son père Hamad, à qui il a succédé. Pas sûr que les deux artisans du rachat du club aient goûté le scénario.