En effet, voir un enfant souffrir à Bamako n’est pas un spectacle nouveau. Cette situation peu reluisante est devenue une habitude souvent malgré le degré de souffrance et de gravité des blessures. Ils ne sont pas non plus pris en charge en matière sanitaire. En grandissant, les enfants sentent beaucoup plus les conséquences de ces difficultés.

La situation des enfants a été pendant longtemps dénoncée mais il faut savoir qu’ils sont les seuls à subir des actes de violences répugnant. Dans nos maisons, nos quartiers, nombreux les enfants qui souffrent en silence et entre les mains des personnes qui sont censées les protéger. Voilà pourquoi, cette forme de violence est peu dénoncée malgré les conséquences graves

« Les conséquences de ces actes sont souvent irrémédiables. Nous sommes dans une société où le pardon est facilement acquis. Il suffit que le malfaiteur reconnaisse sont tort, qu’il fasse intervenir un notable et tout est oublié. Il y a aussi cet adage selon lequel « le linge sale se lave en famille ». Et on oublie la victime en disant que ce n’est qu’un enfant et qu’il va l’oublier avec le temps. Alors qu’il y a certains traumatismes qui nous accompagnent toute la vie et pouvant détruire la personne. Et quand les enfants ayant vécu cette situation viennent ici, ils doivent non seulement être soignés physiquement mais aussi mentalement afin de limiter les conséquences du traumatisme. Mais malheureusement nous n’en recevons pas beaucoup sauf dans des cas grave ou si la situation échappe au contrôle, » déplore Dr Bagayoko du CHU Gabriel Touré.

Un mal impuni au nom de la famille ou de l’amitié         

Au nom de certains liens de la vie, des milliers d’enfants ont été détruits. Ce qui doit prendre fin. Les parents, les personnes responsables doivent comprendre qu’il s’agit de l’adulte de demain. Donc que cet acte peut définir la personne qu’il sera dans le futur. Une infirmière sous l’ânonnât nous partage quelques cas dont elle fut témoin : « les enfants sont la couche la plus vulnérable et ont besoin d’être protégés. Des enfants peuvent se retrouver devant les personnes sans cœur qui leur font des choses inimaginables. Les orphelins, les enfants qui sont confiés par leurs parents à d’autres membres de leurs familles qui font subir de vrais supplices à ces âmes innocentes. Pas plus tard que la semaine écoulée, j’ai fait la prise en charge d’un petit garçon de 9 ans dont la Tante a mis de la braise dans la mais droite juste parce que l’enfant a pris 50 francs FCA pour s’acheter des bonbons.  Et c’est une voisine qui a amené la petite à l’hôpital. Pire, il n’y a pas très longtemps, une autre petite qui s’est faite violée par le cousin de sa mère qui longe chez elle pour ses études. Les exemples ne manquent pas mais que deviennent ces milliers d’enfants qui subissent ces atrocités en silence » ?

Un silence dévastateur…

Les milliers de jeunes filles et garçons grandissent sans amour, car ils sont oppressés, violentés au quotidien. A l’âge adulte, ils deviennent souvent violents et sont rejetés par la société « ayant grandis dans la violence, ces enfants ne connaitront autre chose que la même violence. Ils deviennent par la suite des bandits de grands chemins… Pour les jeunes filles souvent livrées à elles-mêmes, elles sombrent dans la débauche ou deviennent des personnes avec un cœur incapable de donner de l’amour ». Conclut notre interlocuteur.

Adam DIALLO

Source: Bamakonews