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Télé-enseignement : Un problème d’équité ?

Des cours accessibles gratuitement à la télévision et à la radio pour assurer la continuité de l’Ecole. Une initiative du gouvernement qui entend ainsi répondre aux besoins de formation des élèves. Contraints de rester à la maison depuis la fermeture des établissements scolaires afin d’éviter la propagation du coronavirus (Covid-19).

Selon une enquête de la fondation Fiedrich Ebert Dans les huit chefs-lieux régionaux on trouve même davantage de personnes qui possèdent un téléviseur (77,1%) qu’un poste de radio (72%) à domicile. Dans les zones rurales par contre même pas la moitié des participants à l’enquête ont un téléviseur à la maison. Il n’est pas surprenant que ce soit principalement les habitants de la capitale qui aient un poste de télévision chez eux (environ 93% et donc quasiment tous les répondants de Bamako). Quant à la radio l’enquête nous renseigne que presque les trois quarts des répondants possèdent un récepteur radio à la maison. A l’exception des deux chefs-lieux régionaux Kayes (seulement 60%) et Tombouctou (80%) ainsi que la localité de Toya (moins de 60%) l’accès à la transmission radiophonique se situe à un haut niveau (entre 90 et 100%) dans toutes les autres villes.

Dans les huit chefs-lieux l’accès à un transistor : 87,8%Au moins un transistor à la maison. Dans les zones rurales l’accès à un transistor : 90,3% au moins un transistor à la maison.

Il était 10h15mn quand les toutes premières leçons sur les mathématiques ont commencé sur les antennes de ORTM2 ce mardi 14 avril. Ces cours concernaient les élèves en classe de 9ème année. A 11h30 place aux cours de français qui malheureusement n’ont duré que quelques minutes sur ORTM1.

« Franchement toutes les explications étaient claires, même si j’ai dû forcer mes deux frères à suivre. Certes certains n’ont pas les moyens d’accéder à ces cours. Mais nous qui avons des téléviseurs et le  wifi, on peut au moins collaborer car tout compte fait, c’est pour l’avenir du pays. Si l’on se concentre, il est tout à fait possible de comprendre » nous a confié Fatoumata Sangaré juriste en formation. Avant d’inviter les Maliens à être optimistes et croire en leur savoir-faire.

Ils sont peu, ces personnes, qui ont foi en ce système. En effet, dès l’annonce de ce programme, de nombreux propos pessimismes ont envahi les esprits quant à la mise en œuvre de cette approche. Leur crainte était la disponibilité du courant électrique surtout que le pays est confronté en ce moment à des coupures intempestives de l’électricité. Sans oublier que beaucoup de ménages n’ont pas aussi de post téléviseur, il devient alors difficiles, dans ces conditions, pour les apprenants de suivre les cours.

« Aujourd’hui c’était le dérèglement des antennes, demain ça sera coupure, et à la fin les élèves ne seront même plus enthousiastes. Qu’en est-il de l’interaction entre professeurs et élèves, dans l’acquisition d’un savoir durable alors qu’il est primordial de tenir compte de ce facteur. Les cours de 30 minutes ou d’une heure, vont-ils changer quelque chose ? » se demande un autre sous l’anonymat.

Et voici que certaines prévisions se sont concrétisées. Ainsi dans un quartier de Kati, Wassa nous explique, un dérèglement des antennes. A l’en croire, A en croire cette dernière, la fine pluie matinale, qui s’abat sur quelques régions du Mali en ce mois d’avril, a dérangé l’antenne de leur post téléviseur qui n’arrivait pas à capter la deuxième chaîne et les chaînes étaient cryptées.

Par ailleurs, l’information et l’attention de nombreux n’étaient pas assez présentes. Car c’est en pleine diffusion des cours que certains ont dû appeler à la maison pour informer leur proche du début des cours.

Si pour des élèves les cours sont très compréhensifs, avec des explications pointues, brèves et précises, pour d’autres par contre, c’est un fiasco car n’étant pas informé du démarrage effectif des cours à la télé. D’autres initiatives d’enseignement à distance se développent et il faut les saluer. Des espaces télévisuels sont offerts pour que des enseignants volontaires partagent leurs savoirs avec les élèves.

Mais se pose, comme partout, un problème flagrant d’équité. Les élèves habitants dans des zones où l’internet laisse à désirer, où il y a un manque d’électricité criard, n’auront pas accès à ses contenus.

Assitan Siga FADIGA

Source: Bamakonews

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