La personne humaine est sacrée et inviolable, comme l’a prescrit la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, disposition reprise par la Constitution malienne du 25 février 1992. Ainsi, afin de parer à d’éventuelles dérives, de nombreux pays, y compris le nôtre, ont adopté des mesures législatives et mis en place des structures pour garantir la protection des données personnelles.
A cet effet, le Mali qui a adhéré à ce mouvement de portée mondiale, a adopté en 2013, une loi portant protection des données personnelles et créant, du coup, une structure en charge de cette mission, sous le nom d’«Autorité de protection des données à caractère personnel» (APDP). C’est dans la perspective de la mise en œuvre de ses missions que l’APDP a organisé hier, une rencontre avec les structures en charge de la gestion du processus électoral, une session qui s’est déroulée au siège de l’APDP et qui a été présidée par Oumarou Ag Mohamed Ibrahim, le président de ladite structure. C’était en présence des représentants du ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, de la Délégation générale aux élections, des membres de la Commission électorale nationale indépendante, du Comité national de l’égal accès aux médias d’Etat et des commissaires de l’APDP.
La rencontre dont le thème était : «la protection des données à caractère personnel lors du processus électoral», avait pour objectif d’impliquer les acteurs du processus électoral afin de les imprégner du rôle dévolu à l’APDP dans le processus électoral.
«Les données personnelles sont à la dimension de l’Homme, dans sa vie de tous les jours, dans ses activités socio-professionnelles ; dans la jouissance de ses droits civils et civiques», a expliqué Oumarou Ag Mohamed Ibrahim. Poursuivant, le président de l’Autorité de protection des données à caractère personnel a fait savoir que, c’est la loi de 2013 qui confère à l’Autorité la mission de garantir la protection des données personnelles sur toute l’étendue du territoire national et de veiller à la règlementation du secteur. A ce titre, la structure doit être consultée pour avis, sur tout projet de loi ou texte règlementaire ayant une incidence sur les données personnelles. Par ailleurs, il a souligné que les opérations électorales ayant pour épicentre l’électeur, c’est à dire l’homme, constituent un cadre approprié de manipulation des données personnelles. D’où l’importance de l’intervention de l’APDP qui, selon son premier responsable Oumarou Ag Mohamed Ibrahim a rappelé que, lors des dernières opérations électorales, tout comme des élections communales de novembre 2016, l’Autorité a été amenée à relever de nombreux manquements à la loi sur la protection des données personnelles par les structures en charge des élections. Privilégiant l’approche pédagogique, l’APDP s’est volontairement gardée d’interférer sur un processus dont elle mesure toute la sensibilité et toute la portée, a t-il ajouté.
Babba B. Coulibaly
L’Essor